Révision annuelle des listes électorales : Le CDR demande l’ouverture d’une période exceptionnelle
Sur la base du rapport de la Mission d’Observation des Elections au Mali (MODELE-Mali) décrivant beaucoup d’insuffisances lors de la révision des listes électorales courant la période, (du 1er octobre au 31 décembre), le Collectif pour le Développement de la République (RDC), sollicite l’adoption et l’ouverture d’une période exceptionnelle. C’était lors d’une conférence de presse par son porte-parole Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath, le jeudi 19 janvier 2023 à la maison de la presse.
Avec comme mission l’observation de tout le processus électoral, la Mission d’Observation des Elections au Mali (MODELE-Mali) a publié en janvier, un rapport dans lequel elle souligne l’insuffisance des travaux de la révision des listes électorales exercés annuellement du 1er octobre au 31 décembre.
Pendant cette phase de 2022, MODELE-Mali a d’abord enregistré lors de son observation une faible affluence des électeurs potentiels vers les commissions administratives, cela que ça soit pour la vérification, la validation ou le transfert.
Une situation qui pourrait , selon elle, entrainer beaucoup d’irrégularités dont le plus alarmant serait l’exclusion d’office d’une bonne partie des nouveaux majeurs lors des échéances électorales futures.
Convaincu que c’est à travers une bonne élection que la stabilité de tout pays se repose, le Collectif pour le Développement de la République (CDR) de Mohamed Youssouf Bathily Ras Bath n’a donc pas manqué l’occasion pour se prêter à un exercice habituellement réservé à la classe politique.
Après avoir saisi le département en charge de l’administration territoriale et de la décentralisation, à travers une correspondance datée du 10 janvier, le CDR vient prendre l’opinion publique nationale et internationale à témoin et par ricochet souligne la nécessité d’ouvrir une période exceptionnelle pour poursuivre les travaux.
En effet, parmi les nombreux points énumérés par la MODELE-Mali, le CDR met l’accent entre autres sur la non prise en compte des populations déplacées internes et des réfugiés ; les inscriptions, les transferts et radiations effectués dans les régions de Kayes, Koulikoro et Tombouctou ainsi que l’inexistence totale d’inscription des nouveaux majeurs au nord et certaines autres localités du Mali.
Faisant face à une crise sociopolitique et institutionnelle forte depuis quelques années, le Mali devait, selon le CDR, tiré tous les enseignements possibles de son passé, surtout en matière d’organisation des élections.
C’est pourquoi, tout en rappelant le cas de 2018 ou le gouvernement a adopté une période exceptionnelle de révision des listes électorales sur la base de l’article 39 alinéa 3 de la loi électorale, le CDR invite encore aujourd’hui les plus hautes autorités de la transition à faire autant pour éviter d’éventuelles crises pré ou poste électorales. « Monsieur le ministre, je vous sollicite d’user de tous les pouvoirs que la loi électorale vous confère en son article 39 alinéa 3 afin de prescrire la révision exceptionnelle des listes électorales dans votre agenda » a indiqué le porte-parole du CDR, Mohamed Youssouf Bathily alias Ras Bath tout en soulignant que « Si on ne corrige pas ces lacunes, les élections prochaines n’auront aucune légitimité ».
Cette phase exceptionnelle permettra, selon lui, de palier à certaines inquiétudes révélées pendant le mois d’octobre dernier et de donner la chance au maximum de Maliens en âge de voter, surtout les électeurs potentiels de remplir tous les critères qui s’imposent afin de pouvoir exercer leurs droits de vote lors des échéances électorales prochaines.
Issa Djiguiba