Enseignement supérieur : Le collectif des Docteurs vacataires réclame la tête du ministre Amadou Keïta
Toujours opposés aux résultats du concours récemment organisé par le département de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, les membres du Collectif des Docteurs vacataires des Universités, Instituts et Grandes écoles du Mali n’entendent aucunement baisser les bras. Ils ont tenu, le jeudi 29 décembre 2022 sur la colline de Badalabougou, un sit-in pour demander la démission pure et simple du chef du département, en l’occurrence le ministre Amadou Keïta.
« Respectez nos Docteurs » ; « Amadou Keïta trop c’est trop » ; « Amadou Keïta Mali Kura, non à des résultats aux compte-gouttes, passe la main ».Telles étaient entre autres expressions mentionnées sur les pancartes des manifestants réunis devant la Direction générale de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Suite à la publication des résultats du concours récemment organisé pour le recrutement des maitres-assistants, le collectif des Docteurs vacataires crie à la violation de l’article 2 de la constitution du Mali ; les violations flagrantes et réplétives des textes régissant l’enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ; la violation de l’arrêté N°2013-3116/MESRS-SG du 31 juillet 2013 fixant les conditions de recrutement dans l’enseignement supérieur, ainsi que le communiqué N°2022/0000010/MESRS-SG du 19 mai 2022 portant ouverture du recrutement sur titre des Maitres assistants et par voie de concours d’assistants. Désormais prêts à en découdre, les docteurs vacataires promettent la poursuite du combat jusqu’au jour où ils seront remis dans leur droit. Au-delà de la constatation des violations de textes dénombrées et dénoncées, les plaignants déplorent le favoritisme dans le concours. Ils estiment que des proches de certains responsables (recteurs, doyens de faculté…) impliqués dans l’organisation de ce concours figurent parmi les admis. Aussi, doit-on le rappeler, les Docteurs dénoncent la suppression de certains postes lors dudit concours, le non-respect de l’âge requis pour la participation de ce concours, l’éviction des candidats méritants expérimentés au profit des « novices »… Dans une déclaration lue lors de leur sit-in, les protestataires confiaient qu’ « après la vague de dénonciations des résultats, au lieu d’une réaction de mea culpa à travers des mesures conservatoires, le soi-disant ministre intègre, en l’occurrence le Pr. Amadou Keïta, a par silence coupable cautionné la forfaiture et la fraude sans précèdent dans l’histoire du recrutement de l’enseignement supérieur ».Aussi, le collectif se demande comment de telles pratiques ont eu lieu sous l’ère du Professeur Amadou Keïta, connu pour avoir démissionné, sous l’ancien régime, de son poste de Directeur de l’Ecole nationale d’administration (ENA) en protestant les pratiques similaires. Le collectif a saisi l’occasion pour demander « la démission immédiate du ministre Amadou Keïta, la démission du Secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique ». Le mouvement demande la prise des sanctions contre toutes les autorités universitaires impliquées au processus du recrutement « frauduleux ».Au nombre d’une vingtaine, les membres énoncent solliciter « la réparation intégrale des dommages causés aux candidats injustement écartés et exclus du processus ».Les plaignants du jour scandaient, pour la circonstance, l’ouverture d’un nouveau processus de recrutement des maitres-assistants courant ce janvier 2023. « Monsieur le Président de la transition, colonel Assimi Goïta, le collectif déplore qu’après 5 ans sans recrutement dans l’enseignement supérieur, les pratiques insensées et malsaines jadis dénoncées par le peuple malien soient toujours d’actualité ».Jugeant le combat des protestataires noble, le chérif de Banconi, Ousmane Chérif Madani Haïdara s’était fait représenter par Mohamed Coulibaly. Ce dernier tenait à apporter le soutien sans faille du Guide international des Ançars aux Docteurs vacataires. « Notre père, chef et guide Haïdara me charge de dire aux Docteurs vacataires qu’il les soutient dans leur lutte. Ousmane Chérif a toujours été aux côtés des citoyens privés de leurs droits dans ce pays », rassure le représentant du puissant prêcheur. Aussi présent, Boubou Lah clarifie que de telle pratique doit cesser conformément aux idéaux de Mali kura.
Mamadou Diarra