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Débat sur les réformes : Assimi entre dans la danse

Pour circonscrire les contestations de certaines réformes en vue, le président de la transition, Assimi Goïta, est monté au créneau. Lors de sa rencontre avec les chefs coutumiers et religieux à l’occasion du nouvel an, le chef de l’Etat a invité ces derniers à apaiser les esprits. Parmi les réformes envisagées dont l’issue inquiète Assimi, il y a le découpage administratif qui ne fera forcément pas plaisir à tout le monde. Le Mali qui compte désormais 9 régions doit rapidement décider la réorganisation des nouvelles entités administratives.

Ce qui est attendu des chefs religieux et coutumiers, c’est d’appeler leurs sujets à un peu plus de tolérance. Assimi a expliqué que nous n’avons pas le temps de discuter sans cesse sur certains détails, puisqu’il faut aller aux élections. Le président de la transition a souligné le fait que certains seront mécontents parce qu’ils ne veulent pas être associés ou administrés par un village ou une ville voisine. Pour le chef de l’Etat, c’est à ce niveau que les chefs traditionnels doivent venir en aide aux autorités.

Le président de la transition est conscient qu’il y aura des imperfections dans la nouvelle répartition des entités administratives. S’il y a des défauts à redresser, selon Assimi, cela pourrait se faire un peu plus tard. Mais il est important que les gens acceptent ce qui sera décidé bientôt afin de permettre la tenue des élections. Assimi a expliqué aux chefs traditionnels et religieux que les Maliens seront bientôt appelés aux urnes pour s’exprimer sur le projet constitutionnel.

Le référendum est une étape très importante des réformes engagées par les autorités de la transition. Il permettra de donner un contenu juridique à la transition et à jeter les bases du futur de la République. Tous les efforts de la transition en matière de réformes politiques et institutionnelles dépendent du référendum. La nouvelle Constitution est censée donner une base juridique solide au pays, en mettant fin à la navigation entre la charte de la transition et la Constitution de 992.

Le Mali souverain que les citoyens et les autorités appellent de tous leurs vœux est décrié dans les conclusions des Assises nationales de la refondation tenues en décembre 2021. Cette série de grandes consultations a dégagé des pistes pour la réalisation du nouveau Mali basé sur les aspirations du peuple et les us et coutumes du pays. Une large partie de la population est attachée aux réformes proposées par les assises nationales de la refondation. Il ne reste plus qu’à acter ces décisions à travers une Constitution soumise au vote des citoyens.

La rencontre entre Assimi et les chefs traditionnels et religieux a également permis de savoir que le chef de l’Etat est bien sensible aux critiques de la population sur les sujets les plus importants. Sans entrer dans les détails, le président a donné des indices qui permettent de dire qu’il a bien compris les nombreuses réactions à l’avant-projet de Constitution. Un tollé avait été suscité par l’article 31 de l’avant-projet de Constitution qui est consacré à la langue officielle. Le plus surprenant est que des soutiens du pouvoir ont été parmi les plus grands critiques de cet article.

Assimi a fait savoir aux chefs traditionnels et religieux qu’une nouvelle commission a été chargée de proposer un projet de Constitution. Les résultats des travaux de cette commission seront bientôt transmis au chef de l’Etat. Ce dernier a indiqué qu’il appartiendra aux Maliens de dire s’ils sont d’accord ou pas avec cette nouvelle Constitution dans les urnes. On a donc compris que l’abandon du référendum n’est pas à l’ordre du jour, même si plusieurs partis politiques l’avaient demandé.

Soumaila Diarra

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