Disparition : Qui a donc enlevé le père Joachim ?
Presque tout le monde est resté silencieux sur le cas du père blanc disparu depuis le 20 novembre. Le père Hans Joachim Lohre, membre des Missionnaires d’Afrique, est porté disparu depuis cette date sans qu’on ne sache ce qui lui est réellement arrivé. Tout ce que l’on sait est que sa voiture a été retrouvée avec la portière ouverte non loin de Bamako. Les proches et la communauté du prêtre ont fait part de leur inquiétude, mais aucune communication officielle n’a jusqu’ici pas été faite.
On a très vite évoqué une piste terroriste, mais jusqu’à preuve du contraire aucun groupe terroriste n’a revendiqué l’enlèvement du vieux prêtre allemand. Selon des témoignages, ce dernier qui enseignait à Bamako devait se rendre dans sa communauté de Kalaban Coura pour la messe dominicale, mais depuis, il n’y aucune nouvelle de lui. Plus d’un mois et demi après sa disparition, aucune revendication ni demande de rançon n’a été faite. Beaucoup se demandent si l’on a à faire à une simple criminalité ou à une attaque ciblant la communauté chrétienne.
Les questions autour de cette disparition restent encore en suspens, selon les spécialistes qui savent que les enlèvements récents à Bamako ne sont pas tous l’œuvre de terroristes assoiffés d’argent. Quelques semaines avant la disparition du père Hans Joachim, les forces spéciales ont mis aux arrêts des preneurs d’otages à Bamako. Plusieurs étrangers étaient parmi les ravisseurs dont des Français. Ces malfrats motivés par le gain facile étaient venus à Bamako pour prendre en otage les membres d’une famille et avaient réclamé un milliard de FCFA comme rançon.
Ainsi, certains estiment que pour le cas du père Hans Joachim, la thèse d’un enlèvement par les groupes djihadistes dans la capitale n’est pas privilégiée. Mais d’autres affirment que le prêtre serait aux mains du JNIM, le groupe djihadiste affilié à Al-Qaida et dirigé par Iyad Ag Ghali. On sait que ce groupe fait d’habitude de la prise d’otage son principal business. En effet, le groupe d’Iyad n’en est pas à son premier enlèvement dans la communauté chrétienne du Mali.
En février 2017, la sœur colombienne Gloria Cecilia Narváez a été enlevée par des membres du JNIM et libérée plus de 4 ans plus tard contre une rançon de centaines de milliers d’euros payée par le Vatican. On raconte que le père Joachim est un grand connaisseur de notre pays où il résidait depuis 30 ans. Le missionnaire d’origine allemande avait pour mission, au sein de l’Institut de formation islamo-chrétienne de Bamako, la formation de laïcs et religieux dans l’objectif de promouvoir le dialogue entre chrétiens et musulmans.
Soumaila Diarra