
Le Gouvernement malien amorce une nouvelle étape dans la lutte contre les inondations récurrentes. Lors du Conseil des ministres, le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable a annoncé le lancement officiel, prévu pour le 15 mai 2025 à Bamako, des travaux de curage des collecteurs et caniveaux dans le cadre du programme national d’assainissement pour l’année 2025.
Cette initiative intervient dans un contexte particulièrement éprouvant pour le pays. L’année 2024 a été marquée par des pluies exceptionnelles, les plus intenses depuis 1967. Elles ont provoqué des inondations dévastatrices ayant touché plus de 88 000 ménages et causé d’importantes pertes agricoles à travers le territoire. Devant l’ampleur des dégâts, les autorités ont promptement déclaré l’état de catastrophe nationale, activant la composante d’intervention d’urgence du Projet de Résilience Urbaine de Bamako. Cette mesure a permis de mobiliser environ 43 milliards de francs CFA pour la réhabilitation des infrastructures endommagées.
Conscient que la réactivité ne suffit plus, le Gouvernement malien adopte désormais une posture proactive. Il entend engager des actions structurelles durables pour limiter l’exposition des populations urbaines aux risques climatiques. C’est dans cette optique que s’inscrivent les travaux de curage annoncés, qui visent à améliorer l’écoulement des eaux pluviales, prévenir les inondations, protéger les vies humaines et les biens matériels, tout en contribuant à l’amélioration du cadre de vie dans les zones urbaines.
Concrètement, les opérations porteront sur 131 073 mètres linéaires de collecteurs et 235 365 mètres linéaires de caniveaux, pour un coût total estimé à 2,66 milliards de francs CFA. Ce vaste chantier s’inscrit dans une stratégie plus large d’adaptation aux changements climatiques, alors que les épisodes extrêmes se multiplient à l’échelle du Sahel.
La solidarité internationale n’a pas tardé à se manifester. En réponse aux dégâts enregistrés aussi bien au Mali qu’au Tchad, la Banque mondiale a approuvé une enveloppe de 100 millions de dollars, soit 50 millions pour chacun des deux pays. Ce soutien vient renforcer les efforts nationaux et témoigne de la volonté de la communauté internationale d’accompagner les États sahéliens dans la résilience face aux catastrophes climatiques.
À travers cette série d’actions, le Mali affirme sa détermination à transformer une tragédie en opportunité pour bâtir des villes plus sûres et plus résilientes.
Ibrahim Kalifa Djitteye