
Comme à l’accoutumée, les militants et sympathisants de l’URD du feu Soumaïla Cissé s’étaient réunis, le samedi 7 janvier 2023 dans l’enceinte du Mémorial Modibo Keïta, pour la présentation des vœux de nouvel an à la presse et aux Maliens. Mettant l’occasion à profit, le Pr. Salikou Sanogo, 1er vice-président du parti s’est exprimé sur le bicéphalisme en cours dans le parti, livrant « sa part de vérité » dans l’affaire dite URD.
Mme Cissé Astan Traoré, épouse du défunt Soumaïla ; Bandiougou Bidia Doucouré, président d’honneur ; Mme Coulibaly Salimata Cissé, présidente d’honneur ; Me Demba Traoré étaient, entre autres, pivots du parti Union pour la République et la Démocratie présents pour cette présentation des vœux. Comparativement aux années précédentes, la cérémonie de 2023 était non seulement consacrée à la présentation des vœux, mais aussi à livrer la part de vérité du conférencier Salikou sur la crise que traverse l’URD. Le parti traverse la crise la plus grave depuis sa création, selon Salikou. En tant que premier responsable, il annonce avoir entrepris toutes les démarches tendant à contenir ladite crise à travers les principes et valeurs du parti en vain. A ses dires, l’URD est dirigée au nouveau national par un Bureau exécutif national(BEN) élu pour un mandat de cinq ans. À l’issue du 4ème congrès ordinaire du parti, tenu les 21 et 22 décembre 2022 à Bamako, l’honorable Soumaïla Cissé a été élu Président, et le Pr. Salikou Sanogo comme premier vice-président pour cinq ans. Le 25 décembre 2020, Soumaïla Cissé est décédé. À cette date, rappelle Salikou, le pays était déjà engagé dans le processus de transition en cours. Aussi, dit-il, l’élection présidentielle était annoncée pour février-mars 2022.Ainsi, poursuit le responsable, le parti a enregistré les adhésions de Boubou Cissé et de Mamadou Igor Diarra. Très rapidement, va-t-il expliquer, les ambitions présidentielles des deux personnalités ont fait surface. Chose ayant introduit dans le fonctionnement du parti « des pratiques aussi violentes que malsaines et contraires à tous les principes et valeurs autour desquels Soumaïla Cissé et ses camarades ont fondé l’URD », déplore le conférencier.
Dès l’appel à candidature pour la désignation du futur candidat du parti à la présidentielle, Boubou Cissé et Mamadou Igor Diarra ont fait acte de candidature. Des propos de Salikou, les deux cadres se sont immédiatement inscrits dans « une machination tendant à la modification des règles du jeu en la matière au sein du parti ».Le 1er vice-président estime que les deux politiques ont voulu s’imposer à travers l’argent. « Contrairement aux dispositions en vigueur qui veulent que le candidat du parti à la présidentielle soit choisi par le BEN, les deux ont exigé que cela soit fait par les sections qu’ils ont pris soin préalablement de tenter d’instrumentaliser dans ce sens ».Pour l’atteinte de leur objectif, le plan des protestataires visait à provoquer du blocage au niveau des instances dirigeantes du parti. Cela, confie M. Sanogo, afin de pousser à un changement de directoire en favorisant l’arrivée à la tête du parti de leurs hommes. Les camarades du BEN, engagés alors dans ce projet ont, selon lui, transformé les réunions du secrétariat exécutif et du BEN en séances d’invectives, de grossièretés et de contestations. Les avis des Présidents d’honneur, Younoussi Touré et Bandiougou Bidia Doucouré, sollicités à la demande de certains des camarades protestaires, ont été simplement rejetés, de même que la décision de la Commission nationale d’arbitrage et de conciliation qui s’opposaient à la tenue de tout congrès extraordinaire. Salikou dénonce la violation des textes relatifs à la tenue du congrès extraordinaire au sein du parti. Laquelle tenue nécessite la demande des 2/3 des membres du BEN. D’après lui, le camp des protestaires a utilisé la signature des personnes non-membres du BEN et plusieurs autres membres du Bureau à leur insu ce, pour la signature d’une pétition visant à convoquer du congrès extraordinaire. C’est sur la base de ces faux que le congrès extraordinaire du 16 janvier 2022 a été tenu. À l’issue duquel le 14ème vice-président, Gouagnon Coulibaly a été coopté Président du parti, dénonce-t-il. D’où la naissance d’une bataille judiciaire entre le camp Salikou Sanogo et Gouagnon Coulibaly, la division au sein du parti et l’exclusion de certains responsables jugés auteurs du désordre au sein du parti. Tant devant le tribunal qu’au niveau de la cour d’Appel, Gouagnon qui plaidait pour la confirmation de son élection finira par avoir gain de cause. Pour sa part, Salikou soutient « ne jamais se lasser de rappeler son attachement indéfectible à la République, la démocratie, à l’état de droit, à la justice et à l’égalité citoyenne ».Puis d’ajouter : « Nous ne voulons ni faire étalage public de nos problèmes internes ni interférer dans le cours de l’action judiciaire ». Le camp Salikou qui s’est pourvu en cassation appelle les militants à rester unis, mobilisés et déterminés afin de faire face aux défis actuels.
Mamadou Diarra