
Les étudiants de l’Institut supérieur de technologies Appliquées (Technolab-ISTA) ont tenu, samedi 26 juin, une rencontre d’échange avec Niankoro Yeah Samaké, président du PACP et Dramane Bouaré, représentant de l’ex-ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle, Mohamed Salia Touré. Inscrit à l’ordre du jour, le thème « jeunesse, entreprenariat et emploi au Mali ; quels impacts sur l’économie nationale » a été expliqué par les invités.
La SETI (synergie des étudiants de Technolab-ISTA) est l’organisatrice de cette conférence qui entre dans le cadre de la formation d’une conscience citoyenne au sein de Technolab-ISTA, explique Daouda Diakité, directeur général de l’institut. Ainsi, ce sont les membres de la SETI qui ont fait recours à ces invités, ajoute-t-il. Une chose est de connaitre, mais l’autre chose est d’accepter de partager aussi son savoir avec les autres, dit-il aux invités. À sa prise de parole, le président du PACP (parti pour l’Action civique et patriotique) disait ceci aux étudiants : « Il faut que nous investissions dans notre pays. L’investissement le plus important est celui de soi. Il est le seul moyen d’offrir de l’emploi ». D’après lui, le gouvernement n’a pas vocation de créer les emplois. Ceux-ci sont créés par l’entreprenariat. Il faut alors renforcer l’esprit de l’entreprenariat au Mali, d’après lui. Aussi entrepreneur, le politique exhorte la jeunesse à ne pas rester les bras croisés sans rien faire. Au lieu d’accuser son pays chaque fois, Niankoro Yeah Samaké estime que chacun doit plutôt se demander ce qu’il fait pour ce pays. Certains parmi vous (étudiants) pensent qu’ils ne sont pas adéquatement formés pour apporter leurs contributions dans la construction du pays, alors que tout le monde peut faire quelque chose pour le Mali, a-t-il dit. Et d’être encore franc : « Le potentiel que chacun d’entre nous regorge ne doit pas rester dormant ». Au lieu de se lamenter sur son sort, de se plaindre, ou de toujours pointer du doigt l’Etat, ajoute l’invité, demandons-nous ce que nous pouvons faire pour notre collectivité. Le problème d’aujourd’hui au Mali, ajoutera-t-il, est que tout le monde se met à l’attente d’emploi sans s’appliquer dans l’entreprenariat. Il exhorte les étudiants à s’investir dans le privé pour changer le pays. Puis d’exprimer : « Chacun doit se rendre utile pour sa population. Cela est le remède de toutes les maladies ».Pour la création d’emplois, il trouve dommage que l’Etat ait failli en raison du manque de volonté politique. La question d’emploi est une épine d’dorsale dans le pied de l’Etat. Le pire, est que « nous sommes toujours en train de gérer le Mali avec le leadership du 19ème siècle », a-t-il déploré. Des citoyens comme les Maliens qui n’exigent rien à leurs dirigeants se contentent, selon lui, toujours du peu. Pour le président du PACP, l’Etat doit faciliter les conditions de création d’emplois en luttant contre la corruption, en garantissant et encourageant les investissements dans le pays. La Somalie traverse une situation sécuritaire pire que le Mali, dira le conférencier, mais les investissements se poursuivent là-bas ce, grâce à la politique des autorités. Il faut créer un environnement où l’entrepreneur n’a pas peur d’investir son argent. Il faut, enchaine-t-il, créer ce standard où les conditions de créer l’emploi seront claires. Ce qui est sûr, le Mali n’est pas condamné à cette situation, et les pays qui font mieux que lui doivent demander de l’aumône à ce pays. Parce que les secteurs pourvoyeurs d’emplois : coton, agricole…, sont là. Proposant de solution, Niankoro Yeah trouve qu’Il faut s’attaquer à l’industrialisation. Le Mali doit pouvoir exporter l’électricité, le vivre, a-t-il prononcé, précisant : « Imaginez-vous combien nous sommes riches, nous sommes le pays le plus riche au monde en radiation solaire. Mais nous nous contentons des coupures intempestibles en disant qu’il n’y a pas de solution, ce qui est frustrant ».Parlant du thème, M. Bouaré souligne qu’il faut la valorisation des potentialités du Mali. Ce pays a une économie agro-silvo-pastorale à valoriser, selon ce dernier. En termes de création d’emploi et de revenus durables, M. Bouaré fait savoir que beaucoup de choses peuvent se créer à partir de cela. Des études ont été menées, les résultats sont là, et on a toutes les possibilités. Il suffit pour les jeunes de se former aux métiers d’aujourd’hui et de l’avenir », a-t-il confié, avant ceci : « Il ne s’agit plus de se former pour l’obtention d’un diplôme, mais de se former pour avoir un débouché ».
Mamadou Diarra