Décapitation à répétition à Fana : Les non-dits dans l’arrestation du nommé Aldiouma Djibo, présumé auteur de 11 cas !
A Fana, une localité située à 128 km de Bamako, un présumé auteur de plusieurs cas de décapitations a pu être arrêté. Il se nomme Aldiouma Djibo et avoue avoir décapité 11 personnes dont 1 cas dans la ville des trois caïmans (Bamako) et 10 cas à Fana.
D’une source sûre, Aldiouma Djibo vivait à Fana avec son père. Son travail consistait, à un moment donné, à curer des fosses septiques et creuser des puits afin d’avoir de l’argent. L’intéressé était également connu comme talibé dans la ville de Fana, selon une source. Pour parfois tromper l’apparence des gens, Aldiouma pouvait porter deux ou trois habits en même temps. Il faisait exprès de porter des vêtements sales sur des vêtements propres afin de tromper la vigilance des populations. L’arrestation du suspect est partie de l’assassinat d’un de ses amis retrouvé mort dans la chambre. La victime avait passé la nuit avec Aldiouma avant d’être décapitée. « Pour le moment, il a avoué onze(11) cas de décapitations dont 1 cas à Bamako et 10 cas à Fana. Aldiouma était déjà entre les mains de la justice depuis la commission du dernier crime en date du 2 août 2021 », indique une source. Interrogé par la police et les autorités judiciaires, il avait d’abord nié toute sa participation à un quelconque assassinat dans la ville de Fana. Mais avec le temps, Aldiouma a fini par dire la vérité suite à une plainte déposée contre lui par les parents d’une victime appelée Binafou Touré. C’est ainsi que le procureur Boubacar M. Diarra de Fana a ordonné aux éléments de l’ancien commissaire Yaya Coulibaly de rouvrir les enquêtes afin d’en savoir plus sur la problématique. Ce qui a permis la révélation inattendue venant du présumé auteur de plusieurs assassinats. À un moment donné, Aldiouma Djibo et son père avaient quitté Fana pour la région de Ségou. Mais bien avant leur départ sur Ségou, Aldiouma était le disciple d’un maitre coranique domicilié au quartier Badialan de Fana. Comme les autres talibés, Aldiouma se promenait de quartier en quartier pour mendier. « Compte tenu de son comportement, certains habitants ont même pensé qu’Aldiouma était un fou. Parce qu’il se permettait de circuler, de temps en temps, avec des animaux (poulets) morts », indique-t-on.
Suivant la même source, Aldiouma a passé, courant le 2 août 2021, la nuit avec un de ses amis appelé Aguibou Bakayoko. Ce dernier n’avait que 18 ans et est brusquement retrouvé mort dans la chambre courant le 2 août. La victime avait pourtant dormi dans la même chambre avec le nommé Aldiouma au quartier Badialan de Fana. « Tôt le matin, Aguibou a été retrouvé décapité. Pour sa part, Aldiouma Djibo avait déjà fui. Il a été, suite à l’assassinat de son ami, cherché en vain partout dans les sept (7) localités de Fana par les policiers ».C’est ainsi que des enquêtes ont été ouvertes par l’’ex-commissaire de Fana, en l’occurrence Yaya Coulibaly et ses hommes. Par la suite, le sieur Djibo a été appréhendé à Bamako courant le 18 août 2021 par le chef de BR de Fana, capitaine Mani Diallo et son équipe. Il a été conduit à Fana et soumis à l’interrogation de la police et des autorités judiciaires. Suivant les enquêtes de la police, il ressort que 10 personnes ont été décapitées, de 2018 à 2021, à Fana dont 5 hommes et 5 femmes. La plupart des cas ont été enregistrés au sein du quartier (Badialan) où résidait le suspecté Djibo. Ce qui a également motivé la police et le procureur de Fana à intensifier des interrogations. C’est ainsi qu’Aldiouma dévoilera les faits à lui reprochés. « Aldiouma a finalement dit la vérité. Au procureur et à la police, il annonce avoir tué les 11 victimes à l’aide d’un gourdin qu’il dispose avant de couper leur tête et les jeter dans des endroits cachés. Aldiouma dit avoir tué des personnes contre lesquelles il était fâché. Il dit avoir voulu se venger d’autres en décapitant certains membres de leur famille ». Aussi, ajoute la même source, « Aldiouma précise avoir décapité les victimes pour simple raison d’empêcher les enquêteurs de savoir l’auteur du crime à travers leurs yeux ».
Mamadou Diarra