Après son langage de vérité à la tribune des Nations unies : Dr Choguel Kokalla Maïga accueilli en héros à Bamako
Le premier ministre de la transition malienne, Dr Choguel Kokalla Maïga est rentré, hier mardi 28 septembre 2021, de son séjour des États Unis. Tel un héros de marque, il a été accueilli par des centaines de citoyens à l’aéroport international Modibo Keita de Bamako-Sénou.
Le premier ministre de la transition est rentré au bercail, hier mardi 28 septembre 2021, après son séjour de quelques jours à New-York (Etats-Unis) pour la 76e assemblée générale des Nations Unies. A la différence d’un voyage ordinaire, Choguel Kokalla a été accueilli par une foule nombreuse venue, non seulement pour lui féliciter mais aussi lui témoigner de leur soutien dans la nouvelle aventure qui marque un nouveau chapitre de la diplomatie malienne. Jamais, un chef d’État, à fortiori, un premier ministre d’un pays en crise comme le Mali n’a tenu la tête face à la France, de surcroît, devant les Nations Unies. Lors de son discours cette 76e assemblée générale des Nations-Unies, Choguel Kokalla Maïga a ouvertement accusé la France et par ricochet l’ensemble de la communauté internationale d’inefficacité dans la gestion de la crise sécuritaire du Mali et du Sahel depuis huit ans. « De mars 2012 à ce 25 septembre 2021 où je m’adresse à vous du haut de cette auguste tribune, la situation de mon pays ne s’est guère améliorée, malgré le soutien international et la présence sur notre sol d’une Opération de paix de l’ONU, la MINUSMA, et des forces internationales : l’Opération française Barkhane, la Force européenne TAKUBA et la Force conjointe du G5 Sahel », a-t-il indiqué avant de se pencher sur le différend qui oppose qui divise actuellement le Mali et son ancienne puissance colonisatrice. Sans citer nommément la fameuse question de partenariat avec la Russie qui domine les débats Choguel Kokalla Maïga a fait comprendre que la démarche actuelle du Mali vers d’autres partenaires militaires s’explique par « l’abandon » en pleine crise de la France. « La nouvelle situation née de la fin de Barkhane, plaçant le Mali devant le fait accompli et l’exposant à une espèce d’abandon en plein vol, nous conduit à explorer les voies et moyens pour mieux assurer la sécurité de manière autonome avec d’autres partenaires », a-t-il expliqué sans citer expressément l’entreprise russe Wagner qui fait débat. C’est d’ailleurs l’expression qui semble avoir le plus justifier l’engouement d’hier pour accueillir chaleureusement celui qui vient brider un mythe. Beaucoup de ceux qui sont allés l’accueillir se disent se reconnaisse de son discours à la tribune des Nations-Unies qui n’est l’expression éloquente de ce que pensent les Maliens tout bas.
Issa Djiguiba