
Dans le cadre de la 3ème édition de la Semaine de la justice, s’est tenue, mardi 15 janvier 2025, la première audience « historique » en formation collégiale des magistrats au Pôle National Économique et Financier de Bamako. C’était sous la présence du Garde des Sceaux, Mamoudou Kassogué, ministre de la Justice et des Droits de l’homme.
Il s’agissait, en l’occurrence, de la toute première audience en formation collégiale des professionnels magistrats au niveau de la Chambre spécialisée ce, en matière de lutte contre la corruption et les infractions assimilées. Un événement qui, explique-t-on sur la page Facebook du département ministériel, reste marquant dans l’histoire de l’organisation judiciaire malienne. Cela, depuis l’adoption de la loi de 2011 instaurant la collégialité dans certaines juridictions. A cet effet, ladite audience s’est déroulée en présence du ministre Kassogué. Ce dernier s’est limité à un rôle d’observateur en respectant la neutralité du procès. « Ce moment inédit a permis d’illustrer les avancées significatives du Mali en matière de renforcement de l’État de droit et de la lutte contre la corruption », souligne-t-on. Des précisions du ministère, la collégialité reste ainsi au cœur de l’équité judiciaire. Cette audience revêt une importance particulière, puisqu’elle marque la mise en œuvre effective du principe de cette collégialité dans une juridiction de première instance. La présente réforme, introduite par la loi de 2011, vise à garantir des décisions plus « impartiales, équilibrées et réfléchies » grâce à la délibération collective des juges. Aussi, ajoute-t-on, en matière économique et financière, où les enjeux sont cruciaux pour la gouvernance, cette approche offre une plus grande transparence, voire renforce la crédibilité du système judiciaire. En la matière, les juges, tous des magistrats professionnels, siègent en nombre impair conformément aux principes de la collégialité. Une configuration permettant non seulement d’enrichir la réflexion grâce à la diversité des perspectives, mais aussi et surtout d’assurer une meilleure protection des juges face aux pressions externes. Ce qui amène les justiciables à soutenir que cette initiative est une garantie supplémentaire de justice équitable et d’indépendance dans les décisions rendues. Aussi, apprend-on du département, ce choix de tenir cette première audience collégiale dans la Chambre spécialisée en matière de lutte contre la corruption et les infractions assimilées n’est pas anodin. Il témoigne de la volonté des autorités judiciaires maliennes de renforcer les mécanismes de lutte contre ce fléau qui mine les institutions et freine le développement du pays. La tenue de cette audience, dans le cadre de la Semaine de la Justice, s’inscrit également dans une démarche de sensibilisation et de pédagogie envers les citoyens. Elle met en lumière les efforts entrepris par le gouvernement pour moderniser et renforcer la justice ce, tout en réaffirmant l’engagement du Mali à promouvoir la transparence et l’intégrité.
Le soutien institutionnel à cette reforme majeure
A cette occasion, le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme n’a pas pris la parole. Mais, tout porte à croire que sa présence a symbolisé le soutien institutionnel à cette avancée majeure. Une présence qui reflète également l’importance accordée à l’organisation judiciaire dans le cadre de la réforme du secteur de la justice au Mali. Cette première audience en formation collégiale marque ainsi, peut-on le dire, une étape décisive pour le système judiciaire malien. Lequel continue de se consolider face aux défis de l’équité et de l’indépendance. Elle envoie un signal fort aux citoyens et aux partenaires internationaux : le Mali s’engage résolument sur la voie de la justice, de la transparence et de l’État de droit. La troisième édition de la Semaine de la justice, à travers cet événement, se veut donc un moment de réflexion et d’action pour renforcer davantage la confiance des populations dans leurs institutions judiciaires.
M.D.