
Alors qu’une brouille diplomatique régnait depuis 2023 entre les deux pays voisins, le nouvel ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Mali en Algérie, Mohamed Amaga Dolo a présenté, la semaine dernière, ses lettres de créance au président de la République algérienne démocratique populaire, Abdelmadjid Tebboune.
« Je suis très heureux et très honoré d’avoir été reçu par le président de la République algérienne démocratique et populaire, SE Abdelmadjid Tebboune, pour la remise de mes lettres de créance ». « J’ai saisi l’occasion pour lui transmettre les salutations fraternelles et amicales de son frère et de son homologue le général d’armée Assimi Goïta, président de la transition et chef de l’Etat de la République du Mali » a-t-il annoncé lors de la présentation de ses lettres de créance au chef de l’Etat algérien. La rencontre entre le nouvel ambassadeur malien et le président de l’Etat d’accueil a permis d’échanger sur plusieurs points. « Au cours de notre entrevue, nous avons parlé des relations bilatérales. Nous avons aussi souligné la nécessité de travailler ensemble afin de surmonter nos défis communs ». Estimant que la cérémonie de présentation de lettres de créance marque officiellement le début de sa mission en tant qu’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Mali en Algérie, le diplomate a voulu rassurer les uns et les autres par rapport à cette nouvelle mission. Le général de brigade qui représente le Mali à Alger a poursuivi en ces termes : « Dans le cadre de ma mission, je veillerais à tout mettre en œuvre pour le renforcement de la coopération et les relations amicales et fraternelles entre le Mali et l’Algérie ». Il trouve que le Mali et l’Algérie sont deux pays frères unis par l’histoire et par un même espace géographique. Rappelons que le diplomate avait été reçu en audience à Koulouba le 20 février dernier par le général d’armée Assimi Goïta. C’était pour lui de donner des instructions. « Je viens d’être reçu par le Chef de l’État à un moment où je m’apprête à prendre fonction comme ambassadeur à Alger, un pays frère et ami avec lequel nous partageons beaucoup de liens historiques, géographiques et économiques », a-t-il annoncé à sa sortie d’audience.
L’origine du désaccord
La brouille diplomatique est partie d’une convocation de l’ambassadeur algérien au Mali. Il a été convoqué en décembre 2023 par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, Abdoulaye Diop. En réaction à cela, le représentant du Mali à Alger a été lui-aussi convoqué à l’époque par les autorités algériennes. Lesdites convocations ont eu lieu après l’accueil de l’imam Mahmoud Dicko et des groupes armés signataires de l’Accord issu du processus d’Alger pour la paix et la réconciliation nationale par les autorités algériennes. Les autorités du Mali ont qualifié l’acte des autorités algériennes « d’hostile » à leur égard. Elles ont, dans un communiqué, rajouté que la convocation de l’ambassadeur algérien au Mali visait à élever une vive protestation par rapport à des « actes inamicaux » posés par les autorités algériennes sous couvert du processus de paix au Mali. Aussi, doit-on le rappeler, le Mali estimait que l’Algérie tenait des rencontres avec des personnes connues pour leur hostilité à la transition malienne, mais aussi avec des mouvements signataires de l’Accord qui ont choisi le camp des terroristes. Puis d’indiquer que les actes des autorités algériennes sont de nature à entacher les relations entre les deux pays.
Mamadou Diarra