EXAMENS DE FIN D’ANNÉE : Huit établissements privés de santé exclus
Les établissements de santé ont commencé, lundi 25 juillet dernier, leurs examens de fin d’année scolaire 2021-2022. Faute d’autorisation de création et d’ouverture, huit (8) établissements privés ont été exclus des examens. Par conséquent, les étudiants n’ont pas pu participer au déroulement des épreuves.
De nos jours, les établissements dont il est question concernent l’Institut national de formation-croix Rouge malienne (Infss-CRM) ; l’Ecole de santé Kala de Baguinéda (Eskb) ; l’Ecole de santé Ba Aminata Doucouré (Esbad) ; l’Ecole de formation des agents de santé (Efas) ; l’Ecole de santé Bakary Diakité (Esbak) ; l’Ecole privée de santé de Fana (Epsf) ; l’Ecole de santé Mariam Diarra (Esmd) et l’Ecole privée de santé univers santé (EPS-US). Les candidats venus de ces huit établissements n’ont malheureusement pas été acceptés parmi les autres. Cela, faute d’autorisation de création et d’ouverture desdits établissements privés. Sur la question, le Directeur général de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Bakary Camara, s’est exprimé. Il tient à souligner que pendant l’organisation des examens de l’année précédente, le constat a été fait que certaines écoles privées n’ont pas d’autorisation de création et d’ouverture d’un établissement privé d’enseignement supérieur de santé. « Après un large consensus, indique-t-il, nous avons laissé les étudiants de ces établissements concourir, tout en demandant aux promoteurs de se mettre en règle. Malheureusement, plusieurs établissements ne l’ont pas fait ». C’est pourquoi, dit-il, ces écoles ont été exclues des examens de fin d’année scolaire 2021-2022.
Le responsable rassure que la direction ne peut pas sanctionner les établissements en cause. Cela s’explique par le fait que ces établissements n’existent pas selon l’Etat. « Nous ne pouvons pas prendre des mesures à l’encontre de ces écoles, parce que pour l’Etat ces écoles n’existent pas », a-t-il confié. Quant au sort des étudiants privés de leur droit, il estime que tous les parents doivent mener des enquêtes avant toute inscription des enfants dans les établissements privés. Mais, ajoute-t-il, ils doivent également le faire au niveau de la direction générale de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, pour éviter ce genre de situation lors des examens. À entendre la directrice adjointe de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, en l’occurrence Nah Traoré, beaucoup d’écoles privées n’ont que l’autorisation de créer le premier cycle d’une école de santé privée. Mais, précise-t-elle, lesdites écoles se permettent d’ouvrir le cycle supérieur avec la même décision d’ouverture du 1er cycle. Les écoles qui font cela sous-traitent, avant la tenue des examens, avec les établissements qui sont en règles, pour pouvoir inscrire leurs étudiants, dévoile la responsable. De nos jours, ces pratiques semblent être en vogue au Mali, alors que la loi régissant le domaine proscrit toute ouverture d’école privée sans une autorisation préalable délivrée par l’autorité compétente. Avec la privation des étudiants d’examiner cette année, la question ne se pose-t-elle pas à savoir si les parents ne porteront pas plainte contre les promoteurs ? Pour ne pas gâcher l’avenir des étudiants innocents, ne serait-il pas mieux de laisser, cette année encore, les étudiants des établissements concourir et prendre des mesures draconiennes contre les promoteurs qui s’entêtent dans la violation des normes ? En tout état de cause, les étudiants innocents vont probablement devoir attendre l’année prochaine pour être évalués conformément à la loi. Vu alors la gravité de la situation, ne peut-on pas parler de négligence de l’Etat, voire des acteurs scolaires chargés de rechercher qui ont laissé ces promoteurs travailler illégalement jusqu’au moment des examens ? La responsabilité n’est-elle pas partagée ? En clair, tout doit être quand même fait pour l’examen des étudiants sortants des huit (8) établissements en cause.
Mamadou Diarra