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Camp I de la gendarmerie de Bamako : Quand l’évasion de 5 militaires suscite des débats, d’interrogations et d’inquiétudes !

En lieu et place d’un véritable endroit de détention, le camp N°1 de la gendarmerie de Bamako, capitale du Mali, fait l’objet de critiques, de débats et d’interrogations quant à la rigueur dans la surveillance des détenus qui s’y trouvent. Si certains citoyens estiment que le travail se fait avec sérieux et rigueur, d’autres avancent plutôt des arguments contraires, compte tenu du cas des militaires récemment évadés.

Le dimanche 22 janvier, la ville des trois caïmans a appris l’étonnante évasion de 5 militaires détenus au camp N°1 de la gendarmerie de Bamako. Parmi lesquels évadés figurent deux militaires présumés assassins de deux agents de change de devises étrangères. Lesquels agents ont été retrouvés égorgés. Les deux militaires seraient impliqués dans la commission de ce crime crapuleux enregistré dans la région de Koulikoro. S’agissant, en clair, du caporal Promoube Mounkoro et de Kousse Douba Mounkoro, tous reconnus respectivement comme soldats de 2ème et de 1ère classe. Le problème dans l’affaire, c’est que les deux militaires avaient été arrêtés, il y a quelques semaines, par les éléments de la police du 15ème Arrondissement de Bamako, en collaboration avec le commissariat de Kalaban-Coro et celui du quartier Mali (4ème Arrondissement). Ils ont été, par la suite, remis aux éléments de camp I suite à la constatation du crime déploré à Koulikoro. Mais les deux militaires ont réussi à s’évader avec trois(3) autres détenus au sein du camp I de Bamako, le 22 janvier dernier. Les deux militaires avaient été remis au camp I de la gendarmerie de Bamako pour compétence dans l’affaire ce, avant le jour de leur jugement. Les suspects auraient, selon les indiscrétions, eux-mêmes reconnu les faits à eux reprochés. C’est à dire, l’assassinat atroce perpétré courant le 1er janvier 2023 dans la forêt classée de Tienfala (Koulikoro) située à 30km de Bamako. Les corps des deux agents de change des devises étrangères ont été alors découverts le vendredi 13 janvier par des policiers. Alors qu’ils avaient disparu depuis le dimanche 1er janvier 2023.Tous jeunes, mariés et pères d’enfants, les deux agents avaient été invités, le 1er janvier, pour la conversion d’une forte somme d’argent (Euro) estimée à 14 millions en F CFA. Les enquêtes ouvertes après leur assassinat se sont soldées par l’arrestation des deux militaires présumés être au cœur du crime. Ils ont été menottés, puis remis aux éléments de la gendarmerie de camp I par la police, selon nos sources. Cela, avec des dossiers les concernant. Il a fallu attendre trois jours pour apprendre l’évasion curieuse desdits militaires de la prison. Ils se sont évadés avec trois autres militaires.

D’une source, il ressort que les incriminés sont sortis à travers les toilettes en perforant le mur de la cellule 5 du camp I de la gendarmerie rive gauche. Cette présente évasion n’est d’ailleurs pas la première au niveau de la corporation. Courant octobre 2015, doit-on le rappeler, neuf (9) détenus ont également réussi à s’échapper des geôles de l’espace carcéral de la gendarmerie. Sur lesquels se trouvaient quatre(4) militaires poursuivis et mis sous mandat de dépôt. Quant à l’évasion récente, indiquent les informations relayées, les trois autres sont des militaires impliqués dans un trafic d’armes. Il s’agit des nommés Basi Keïta, Moussa Dougnon et Moussa Sanogo. Courant lundi 23 janvier, des informations portant sur l’appréhension d’un parmi les évadés circulaient sur la toile. En tout état de cause, l’évasion des militaires suscite de débats, d’interrogations et de plusieurs inquiétudes au sein de la société. Pendant que certains citoyens insistent sur le manque de vigilance dans l’affaire, d’autres trouvent simplement qu’il pourrait avoir de complicité dans l’évasion. Aussi, il y en a qui trouvent que la prison de la gendarmerie est vétuste. « La transition a énormément fait des efforts en rénovant plusieurs écoles, construisant des infrastructures, mais elle a oublié le camp I. Les bâtiments construits sont des vieux bâtiments », avance-t-on.

Mamadou Diarra

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