Bandiougou Danté à l’ouverture du Salon des médias : « Sans une presse effondrée, le Mali ne sera pas refondé »
Comme annoncé lors de la cérémonie d’ouverture, le 13 mai dernier, le palais de la culture Amadou Hampâté Bâ a abrité, du 30 Mai au 2 juin dernier, la troisième édition du salon des médias du Mali (SAM-Mali). Un rendez-vous médiatique devenu international grâce à sa vision et tout l’intérêt que lui ont porté de nombreux autres administrateurs hors des frontières du Mali. De cinq (05) pays invités au début, la troisième édition de cet évènement a accueilli à Bamako trois (03) représentant de 25 pays dans le monde. A la cérémonie d’ouverture, placée sous le haut parrainage du président de la transition, le col Assimi Goïta représenté par plusieurs membres du gouvernement, M. Bandiougou Danté, président de la maison de la presse du Mali a encore mis l’accent sur l’impérieuse nécessité de refonder le secteur de la presse parallèlement à la grande refondation en cours au Mali. « Sans une presse effondrée, le Mali ne sera pas refondé » a-t-il fait savoir.
« Nous l’avons dit plusieurs fois, nous avons interpellé vivement les autorités par rapport à ça. C’est l’occasion de refonder courageusement la presse pour refonder le Mali. Sans une presse effondrée, le Mali ne sera pas refondé ». Tels sont les messages forts lancés par le président de la maison de la presse du Mali, Bandiougou Danté lors de la cérémonie d’ouverture des travaux, qui loin d’être une menace ou une malédiction, sont dénote l’expression d’une ferme conviction de l’avenir que dessine cette corporation si toute fois des dispositions urgentes ne sont pas prises pour contenir son exercice qui semble être à la merci de toutes les circonstances.
En termes clair, il alerte sur la menace qui plane sur l’exercice du métier de journaliste est fortement menacée au Mali dans un avenir proche.
A ses dires, « nul n’ignore que si nous nous battons aujourd’hui contre le terrorisme » a-t-il rappelé tout en ajoutant que dans les années à venir, le problème numéro un (01) du Mali sera sans nulle doute, le problème des médias. C’est pourquoi, sans détour, le président a indiqué que « les pouvoirs publics sont fortement interpellé pour assainir ce secteur des médias ».
Au sortir du dialogue direct inter maliens pour la paix et la réconciliation nationale qui s’est tenu récemment au Mali, beaucoup d’observateurs se demandaient pourquoi les acteurs des médias si fortement impliqués dans le processus des travaux n’a pas encore fait de nouvelles recommandations pour la presse. En réponse, Bandiougou Danté a tout simplement souligné que la négation et le silence étaient beaucoup plus éloquents que de vouloir revenir sur une problématique déjà, voire plusieurs fois discutée.
Cette fois ci, le premier responsable de la plus grande faitière de la presse préfère soumettre la question à la haute appréciation du chef de l’Etat, le col. Assimi Goïta en tant qu’instigateur de la grande refondation en cours au Mali.
Bandiougou Danté a, par ailleurs tenu à lever l’équivoque que « sans une presse effondrée, le Mali ne sera pas refondé ».
Bien avant la mise en place du gouvernement de refondation, rappelle Bandiougou Danté, la presse avait déjà terminé sa refondation. « Nous avons mobilisé tous les acteurs, nous avons travaillé sur 3 projets de décrets et trois projets de loi qui doivent permettre d’assainir définitivement la presse malienne », mais regrette-t-il que cette question, si importe de par les enjeux, reste toujours pendante auprès de l’exécutif.
Aussi, ajoute-il que l’organisation de ce salon est la modeste contribution de la presse malienne au combat que le Mali mène, notamment le « combat de la souveraineté, le combat de la compréhension par le reste du monde ».
En outre, se réjoui-t-il que « la présence massive des membres du gouvernement témoigne de la vitalité de l’espace médiatique malien ». Placé sous le thème : « professionnalisation des médias au Mali et en Afrique », le président de la maison de la presse ne doute pas que ce cadre sera propice pour réorienter la vision des pouvoirs publics sur l’exercice de ce métier au Mali. « C’est l’occasion de refonder courageusement la presse pour refonder le Mali ».
Etaient présents à l’ouverture du Salon, les ministres de la communication de l’Économie Numérique et de la Modernisation de l’Administration, Monsieur Alhamdou AG ILYÈNE, le représentant du ministre de la santé et du développement social, le ministre des affaires étrangères et la coopération internationale, Abdoulaye Diop, le ministre porte-parole du gouvernement, ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, le col. Abdoulaye Maïga, l’ambassadeur de la Chine au Mali, le représentant de l’Unesco au Mali etc.
Issa Djiguiba