
L’ancien président burkinabè, en exil en Côte d’Ivoire, est mis en accusation dans l’affaire de l’assassinat de son prédécesseur Thomas Sankara. Cette décision a été prise par le tribunal militaire le mardi 13 avril dernier.
L’ex-président burkinabè, Blaise Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire depuis la chute de son régime en octobre 2014, sera jugé pour « attentat, complicité d’atteinte à la sûreté de l’État, assassinat et recel de cadavre de son prédécesseur, Thomas Sankara ». Outre le président Compaoré et 13 autres personnes dont Gilbert Diendiere ont été mises en accusation par le tribunal militaire burkinabè, le 13 avril dernier.
34 ans après les faits, la justice burkinabè se prononce enfin sur le dossier de l’assassinat de l’ancien chef de l’État Thomas Sankara. Les chefs d’accusation auxquels les 14 personnes inculpées devraient faire face sont entre autres, attentat à la sûreté de l’État, complicité d’assassinat et recel de cadavres.
Selon les avocats de la défense, le dossier a été renvoyé devant la justice militaire de Ouagadougou après la confirmation des charges contre l’ancien président burkinabè Blaise Compaoré et les 13 autres principaux accusés dont Gilbert Diendiere, plus de 30 ans après l’assassinat du « père de la révolution » burkinabè.
Durant les 27 années de règne l’ancien président, Blaise Compaoré, l’assassinat de Thomas Sankara était un sujet tabou. Par ailleurs, l’affaire a été relancée par les autorités de transition qui ont été mises en place après le renversement du régime de l’homme qui est aujourd’hui mis en accusation, en octobre 2014 suite à un soulèvement populaire des centaines de milliers de burkinabés. En outre, un mandat d’arrêt a été émis contre lui en mars 2016 par la justice burkinabé. Mais ayant obtenu la nationalité ivoirienne, il ne peut pas être extradé et devrait donc être jugé par contumace.
Arrivé au pouvoir en 1983 par un coup d’État, le « père de la révolution » burkinabè, Thomas Sankara a été assassiné le 15 octobre 1987, par un commando à l’âge de 37 ans. C’était lors du putsch qui porta au pouvoir son compagnon d’armes d’alors, Blaise Compaoré.
Ibrahim Djitteye