
L’affaire ayant fait couler beaucoup d’encres connaitra, ce 24 avril 2025, son épilogue. S’agissant, en clair, d’un litige foncier opposant un certain colonel Diallo au Pr. Broulaye Samaké, lequel est relatif à la construction d’une parcelle établie à Banankoroni. Outre le refus d’admettre d’autres malades au CHU de Gabriel Touré, au Csréf du quartier Mali et autres, les médecins avaient fait, mercredi 2 avril, une conférence de presse pour donner un ultimatum concernant la libération du Pr. Samaké avant le vendredi 4 avril dernier. D’où la libération provisoire de l’incriminé, le jeudi.
Rappelons que le professeur Broulaye Samaké est chef de service réanimation/anesthésie du CHU Gabriel Touré. En raison du litige qui l’oppose à un colonel de l’armée, l’homme a été, fin mars dernier, placé sous mandat de dépôt par le tribunal de la commune VI de Bamako. La parcelle dont il est question a été acquise par le Pr. Bouralaye Samake à travers le comité syndical de l’hôpital Gabriel Touré. Selon les syndicalistes, le comité a trouvé un lot au quartier Banankoroni de Bamako pour les travailleurs. Depuis 2005, le Pr. Samaké détient un titre foncier, alors que le colonel dont il est question semblerait posséder un permis pour ladite parcelle. Ainsi, le Pr. Broulaye, proprio de ladite parcelle, a alors procédé à la construction du terrain. En pleins travaux, ses travailleurs(maçons) ont été arrêtés par la gendarmerie. D’’après Amadou Maïga, membre du secrétariat aux revendications du comité syndical du syndicat national de la santé, de l’action sociale et de la promotion de la famille, la gendarmerie a été dessaisie, par la suite, de l’affaire au profit du tribunal de la commune VI de Bamako.
Ce qu’il faut comprendre du dossier
Courant le mois de mars dernier, le Pr. Samake a été convié par un juge du tribunal de grande instance de la commune VI. Lors de sa première audience, le juge lui a demandé d’amener ses documents, mais aussi de démolir les réalisations faites sur la parcelle. Pour la deuxième audience, M. Samaké s’est, selon les syndicalistes, rendu au tribunal avec l’acte notarial et une lettre du comité syndical qui était chargé de gérer le lot bénéficié par les travailleurs du CHU Gabriel Touré à Banankoroni. A son arrivée au tribunal, le juge lui a demandé à savoir si les réalisations ont pu être démolies. Le Pr. Samake a répondu en disant non et a demandé au juge de lui délivrer un papier l’autorisant à démolir ce qu’il a construit ce, au lieu d’une autorisation verbale. Le juge n’était pas content des propos du Pr. Samake et l’a mis sous mandat de dépôt, a déploré Amadou Maïga qui estime que le Pr. Samaké est en règle vis-vis de la loi et a été victime d’une injustice. Puis d’ajouter, « nous demandons sa libération. C’est de l’injustice et de l’abus de pouvoir ».
Un arrêt de travail maintenu
Membre du syndicat national de la Santé, de l’Action Sociale et de la Promotion de la Famille (SNS-AS-PF), le comité du CHU Gabriel Touré a annoncé, le 28 mars dernier à la suite d’une Assemblée Générale des travailleurs, un arrêt de travail. C’était pour exiger la libération du Pr. Samaké. Ledit arrêt de travail concernerait les nouvelles admissions. Aussi, le comité syndical du syndicat national de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique de la faculté de Médecine et d’odonto-stomatologie et de la faculté de pharmacie demandait la libération « immédiate et sans condition » du Pr. Samake. Et le C-SNESUP FMOS-FAPH d’ajouter, « face à cette injustice flagrante et aux abus dont le personnel de l’enseignement supérieur est victime, nous avons décidé, en signe de protestation, de décréter un arrêt de travail immédiat et ce jusqu’à la libération sans condition de notre camarade ». Cet arrêt concerne l’ensemble des travailleurs et des enseignants-chercheurs des deux facultés et couvre toutes les activités hospitalo-universitaires, notamment les animations pédagogiques, l’encadrement des étudiants et la direction des thèses, les activités hospitalières et les activités de recherche. Via une lettre, les syndicalistes du centre de santé de référence du quartier Mali ont annoncé, mercredi 2 avril, le refus d’admettre d’autres malades, à partir de 12H jusqu’à la libération de l’incriminé.
Mamadou Diarra