MONDE

Sénégal : Altercation entre les forces de l’ordre et des partisans de l’opposant Ousmane Sonko

Au Sénégal, le bras de fer se poursuit entre le pouvoir de Macky Sall et l’opposant Ousmane Sonko. En effet, suite à l’interdiction du meeting prévu par le Pastef, les partisans de l’opposition ont été gazés par les forces de l’ordre. Au même moment, la chaîne de télévision privée Walf TV a été suspendue pour avoir diffusé “en boucle” les images des heurts, a-t-on appris.

La dernière visite de l’opposant Ousmane Sonko à Touba-Mbacké a été très mouvementée, le vendredi dernier. Les autorités avaient interdit un rassemblement autour Sonko. Au cours de ce meeting, les partisans du premier responsable du parti Pastef ont eu un accrochage avec les forces de l’ordre. Par ailleurs, des heurts, des scènes de saccage et de pillage se sont aussi produits dans la localité où l’opposant Sonko s’était rendu.

D’après des informations données par des sites sénégalais et rapporté par l’Agence France Presse, un affrontement a eu lieu entre les partisans de Sonko et les forces de l’ordre dans l’agglomération de Touba-Mbacké. En outre, des actes de saccage ou de pillage contre une station essence Total, un magasin Orange et un supermarché à l’enseigne Senchan, une chaîne de distribution alimentaire locale, ont été également rapportés par nos confrères du Sénégal.

Pour le média français, ces incidents surviennent dans un climat de tension grandissante en vue de la présidentielle de début 2024. « Les autorités avaient interdit un meeting prévu par le Pastef, le parti de M. Sonko, en invoquant un vice de forme dans la demande d’autorisation. M. Sonko s’est quand même rendu à Touba-Mbacké, où il a été accueilli par de nombreux sympathisants », a souligné le média.

Pour rappel, la mise en cause de l’opposant Ousmane Sonko dans une affaire de viols présumés avait contribué à déclencher les violences début 2021. Au moins une douzaine de personnes ont perdu la vie après plusieurs jours. En avril 2022, le doyen des juges d’instruction du dossier avait relancé la procédure après un an d’arrêt. Ce qui explique que le président du parti Pastef a toujours un problème avec la justice sénégalaise.

La plaignante comme le mis en examen regrettaient publiquement la lenteur de l’instruction. La jeune femme avait porté plainte pour viols et menaces de mort contre l’opposant et député-maire de Ziguinchor (Casamance), le 3 février 2021. Après la mort de l’ancien doyen des juges d’instruction du tribunal régional de Dakar en avril 2021, c’est le juge Oumar Maham Diallo qui a repris en main ce dossier explosif visant l’un des principaux adversaires de Macky Sall.

Notons aussi que M. Sonko a été condamné, le 08 mars 2021, par le doyen des juges du premier cabinet, Samba Sall (décédé), dans l’affaire de « viols répétés » et « menaces de mort » dont l’accusait l’employée d’un salon de massage. Il avait, cependant, été libéré et placé sous contrôle judiciaire. Son arrestation avait provoqué une vive tension entre les jeunes du pays et les forces de l’ordre.

En outre, le 16 février prochain, Ousmane Sonko devrait se présenter devant un tribunal de Dakar pour répondre de diffamation contre un ministre. Ce qui pourra causer d’autres tensions entre les partisans de M. Sonko et les forces de l’ordre de la capitale, Dakar.

« Une instrumentalisation de la justice à des fins politiques »

Ousmane Sonko dénonce depuis plusieurs années une instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Pour l’opposant, deuxième lors de la dernière présidentielle, sa mise en cause est un complot de l’actuel chef de l’État pour l’écarter de la prochaine élection présidentielle qui doit se tenir en 2024.

Pour cause, sa candidature lors des dernières élections législatives avait été rejetée par les autorités en charge de l’organisation des élections. Ce qui a intensifié la tension politique qui plane depuis quelques mois entre le pouvoir et une partie de l’opposition, notamment celle gérée par Ousmane Sonko.

À moins d’une année de la présidentielle, la tension ne s’affaiblit toujours pas, et une guerre froide s’installe entre les deux camps : le pouvoir et l’opposition. Par ailleurs, les autorités du pays ont interdit à plusieurs reprises les rassemblements de l’opposition. Mais, les partisans de l’opposition semblent aussi être déterminés. Les autorités ont plusieurs fois interdit manifestations, mais les pro- Sonko tentent malgré tout de les tenir. C’est pourquoi, il y a régulièrement des échauffourées entre partisans pro-opposition et les forces de l’ordre et de sécurité.

La chaine de télévision privée Walf TV suspendue

L’autorité de régulation de l’audiovisuel a décidé, vendredi, de suspendre pour sept jours la chaîne de télévision privée Walf TV qui, selon elle, a livré « une couverture irresponsable des manifestations à Mbacké en diffusant en boucle des images de violences exposant des adolescents, accompagnées de propos dangereux, y compris de la part des reporters ».

Dans son communiqué de presse publié le 10 février, le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) a rappelé que les médias ont « l’obligation de veiller à sauvegarder la paix » et à ne pas diffuser de programmes faisant, notamment, « explicitement » ou « implicitement l’apologie de la violence ». Il a aussi souligné qu’en « diffusant des images violentes, accompagnées de propos dangereux, y compris de la part des reporters, Walf Tv a enfreint la réglementation en vigueur ».

Ibrahim Djitteye

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.


Notice: ob_end_flush(): failed to send buffer of zlib output compression (0) in /home/lepaysml/public_html/wp-includes/functions.php on line 5420