
Pour soutenir le processus de la réforme du secteur de la sécurité au Mali, les responsables de l’Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique (ARGA-Mali) ont, en partenariat avec la Minusma, organisé du mardi 20 au mercredi 21 avril, un atelier de formation à l’endroit des femmes leaders de Bamako, celles de Koulikoro ; Sikasso ; Ségou et Mopti. C’était dans l’enceinte du CENDIF (centre national de documentation et d’information sur la femme et l’enfant) sis à Ouolofobougou, un quartier de Bamako.
Le présent atelier visait à contribuer à une meilleure appropriation du processus de la réforme du secteur de la sécurité (RSS) au Mali par ces femmes ; leur informer sur le processus de la RSS et du DDR au Mali ; leur mobiliser à s’intéresser audit processus afin qu’elles jouent leurs rôles dans sa mise en œuvre ; leur outiller en leur aidant à développer une large diffusion de la stratégie nationale de la réforme du secteur auprès des acteurs communaux et les FDS afin qu’elles soient le relais dans leurs différentes localités…Deux jours durant, des thématiques suivantes ont été enseignées : notion de RSS et de DDR ; le cadre institutionnel, la stratégie nationale de la réforme du secteur de la sécurité et son plan d’action…Aux dires de Isaac Dakono, coordinateur national de ARGA-Mali, Il y a la sécurité, et le secteur de la sécurité. Nous entendons la sécurité dans sa dimension holistique (tout ce qui concourt à la vie de l’être humain), a-t-il expliqué. Mais par secteur de la sécurité, poursuit-il, il s’agit de tous les acteurs (forces de défense et de sécurité ; société civile et les femmes) de la société évoluant dans un secteur qui permet l’épanouissement de l’être humain. De ce fait, c’est tout le monde qui doit être impliqué dans le processus de cette réforme, a-t-il exprimé pour montrer la nécessité de la tenue de cet atelier à l’endroit des femmes.
Fier des efforts consentis, Isaac estime que l’atelier a permis d’informer et de doter ces femmes leaders des connaissances leur permettant désormais de soutenir le processus de cette réforme au Mali. Et de préciser que ces participantes ont été cooptées sur la base d’un critère d’engagement. « Ce sont des femmes que nous avions déjà rencontrées via des différentes initiatives qui étaient en lien avec des questions sécuritaires », énonce M. Dakono. Une franche majorité de la population est composée des femmes. Lorsque vous voulez donc impacter sur un grand nombre d’une communauté, vous vous intéressez aux femmes, indique le coordinateur. Puis d’expliciter que tout ce qui est défi sécuritaire concerne les femmes aussi .Partant de ce fait, lorsque vous voulez mettre des dispositifs endiguant la crise sécuritaire, il faut impérativement impliquer les femmes, selon lui. À l’entendre, ARGA-Mali n’est pas à son premier atelier. Elle continue, depuis plusieurs années, à former de nombreuses organisations de la société civile y compris celles des femmes. Il finit par dire que cette réforme vise à accroitre la capacité du pays afin qu’il subvienne aux besoins sécuritaires des communautés de façon efficiente. Aussi présent, le représentant du commissariat à la réforme du secteur de la sécurité, Mahamadou Abdoul Aziz a estimé que « les femmes ne peuvent plus être mises de côté » dans n’importe quelle activité du Mali plongé dans une crise multidimensionnelle. En tirant les leçons de la crise de 2012, cette réforme a démarré en 2013 sous le régime d’IBK. Ce processus vise à garantir à ce que les prestataires de sécurité puissent être efficaces, apolitiques ; respectueux des droits de l’homme et de l’Etat, et attentifs aux besoins de sécurité et de justice des populations et de l’Etat, enchaine M. Aziz. Par réforme, il s’agit, pour lui, d’une stratégie nationale du secteur de la sécurité qui a été validée en juillet 2018 par le conseil national et qui contient un plan triennal couvrant la période 2020-2022. Ce dernier rappelle aussi que cette réforme vise à améliorer la gouvernance du secteur de la sécurité ; renforcer le système de défense et de sécurité des militaires ; et établir la confiance entre eux et la population.
Mamadou Diarra