Mali : les piques de Me Cheick Oumar Konaré à la classe politique
Interrogé sur le plateau de Africable télévision sur le timide soutien de la classe politique aux autorités de la transition dans la crise diplomatique avec la France, Me Cheick Oumar Konaoré a qualifié les partis politiques maliens de « groupements d’intérêts économiques ». Pour lui, tout ce qui intéresse la plupart des hommes politiques maliens, c’est la tenue des élections pour accéder au pouvoir ou être placés à un poste de responsabilité. Nombreux sont parmi eux qui se fichent mal de l’intérêt supérieur des Maliens, selon l’avocat. Lisez plutôt !
« Chez nous, il n’y a pas de partis. C’est des groupements d’intérêts économiques qui sont partagés entre la peur de la France qui installe d’habitude nos dirigeants et la peur de l’opinion publique malienne qui risque de manger ceux qui parleront de travers. Ces groupements d’intérêts que vous appelez partis politiques rêvent d’une seule chose : qu’on tienne une élection qui va leur donner des députés, des maires, un président et ils vont continuer à manger comme avant. C’est une classe politique alimentaire qui n’a pas d’idées, qui n’a pas de projets et qui se fiche mal de l’intérêt national. Voilà mon opinion sur la plupart de ceux que vous appelez les partis politiques. Je ne parle pas de tous. Il y a quelques hommes politiques très valables au Mali. Mais dommage, la plupart sont gangrenés par la recherche de l’intérêt personnel. Et ça qui fait que depuis 30 ans, notre démocratie est entrain de marcher sur la tête et nous nous sommes retrouvés dans le gouffre. C’est à cause de ces hommes politiques ».
Il faut rappeler qu’au lendemain de l’expulsion de l’ambassadeur de la France par les autorités maliennes, les hommes politiques français, même les opposants les plus radicaux au régime Macron se sont attaqués au Mali. Mais au Mali, c’était le silence. Certains ont préféré s’attaquer même aux autorités maliennes au lieu de dénoncer les propos « irrespectueux » de responsables français contre le Mali.
B. Guindo