A LA UNEMONDE

Départ de la force Sabre du Burkina : Macron demande des «clarifications» au président Ibrahim Traoré

Suite à la demande du départ des forces armées françaises sur le territoire burkinabè par les autorités du pays, le président français dit attendre des « clarifications » auprès de son homologue, le Capitaine Ibrahim Traoré. C’était à l’issue d’une rencontre franco-allemande qui s’est tenue ce dimanche 22 janvier 2023.

Les autorités de la Transition du Burkina Faso ont acté, en fin de semaine, le départ des forces spéciales françaises de l’opération Sabre sur leur territoire. Suite à cela, le président français, Emmanuel Macron,  a sollicité à l’issue d’une rencontre franco-allemande, le dimanche, qu’il attend des «clarifications» de la part du capitaine Ibrahim Traoré. Cette demande survient après que des médias aient tiré que les autorités de la transition burkinabè ont demandé à l’armée française de quitter le sol le Burkina Faso dans un délai d’un mois.

En effet, dans un courrier du ministère des Affaires Étrangères burkinabè adressé à Paris et daté de mercredi, Ouagadougou « dénonce et met fin dans son entièreté à l’accord » du 17 décembre 2018 « relatif au statut des forces armées françaises intervenant » dans le pays sahélien. Le Burkina héberge actuellement un contingent de près de 400 forces spéciales françaises, de la force Sabre. « Au regard du délai de préavis d’un mois imposé par ledit accord en cas de dénonciation, le ministère des Affaires Étrangères burkinabè apprécierait qu’une diligence particulière soit accordée à la présente dès réception », précise le document.

Suite à cela, le président français, Emmanuel Macron dit vouloir rester prudent sur l’information du départ presque forcé des militaires de la Force Sabre du Burkina Faso, qui alimente les débats au Burkina Faso et même dans les autres pays de la sous-région ouest-africaine. Faut-il, rappeler depuis des mois, le sentiment anti-français gagne du terrain en Afrique francophone, plus particulièrement dans l’espace du Sahel.

«Je pense qu’il faut garder beaucoup de prudence, et veiller à ce qui est une spécialité de certains dans la région, qui peuvent avoir partie liée au demeurant avec ce que nous vivons en Ukraine, à savoir que nos amis russes ne fassent pas de manipulation», a déclaré M. Macron, attendant plus des clarifications de la part du président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré. Il évoque une « grande confusion », avant de dire qu’il attend que le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré «s’exprime» ouvertement sur le sujet.

Le porte-parole du gouvernement burkinabè, Jean-Emmanuel Ouédraogo a, pour sa part, précisé sur la Radio-Télévision du Burkina qu’il ne s’agit de la fin des relations diplomatiques entre les deux pays. « Ce que nous dénonçons c’est l’accord qui permet aux forces françaises d’être présentes au Burkina Faso ». Il poursuit en indiquant, « les forces françaises sont basées à Ouagadougou sur demande du Burkina Faso et de ses autorités. Cette dénonciation est dans l’ordre normal des choses, elle est prévue dans les termes de l’accord militaire ». Selon lui, la dénonciation laisse « un mois à l’autre partie pour accéder à cette requête ».

Le Burkina Faso est l’un des pays où on conteste plus la présence des forces françaises sur leurs sols. Plusieurs manifestations ont été organisées par une importante partie de la population burkinabè, contestant, ainsi, la présence des forces spéciales françaises sur le territoire burkinabè. L’arrivée du Capitaine Ibrahim Traoré, au pouvoir a été, aussi, l’élément déclencheur de la dégradation des relations entre la France et le Burkina. Comme son voisin, le Mali, le Burkina Faso laisse penser, de plus en plus, à un rapprochement avec la Russie.

Notons que les responsables de deux pays se sont déjà rencontres. Le Premier ministre burkinabè, Appolinaire Joachim Kyelem de Tembela, s’était rendu en Russie, mi-décembre 2022 pour essayer de renforcer la coopération entre les deux pays, surtout coté militaire. Après le Mali et la Centrafrique, le Burkina Faso devient automatiquement le troisième pays africain à acter le départ de l’armée française sur son territoire depuis 2022.

Il faut rappeler aussi que quelques 400 éléments des forces spéciales françaises de l’opération Sabre sont basés depuis 2018 à Kamboinssin, au Nord-Est de Ouagadougou.

Ibrahim Djitteye

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