Arcane politique : La sèche réponse du M5 au Cadre d’échange
Dans un communiqué en date du 3 novembre, le mouvement hétéroclite, le M5-RFP, a sèchement répliqué à la sortie du Cadre d’échange des partis et groupements politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel. Celui-ci a demandé, en fin novembre, l’abandon de l’élaboration de la nouvelle constitution et la mise en place d’un gouvernement de mission avec un Premier ministre dit « neutre ».
Début de passes d’armes entre l’opposition politique et les soutiens à la transition : le Cadre d’échange pour le retour à l’ordre constitutionnel et le M5-RFP, mouvement populaire du Premier ministre Choguel Kokalla.
En effet, le Cadre d’échange, ce groupement politique qui s’oppose au Premier ministre Choguel Kokalla Maïga et qui réclame la mise en place d’un gouvernement dit de « mission », a repris ses combats contre la transition. Depuis des semaines, il multiplie des démarches auprès des forces politiques et de la société civile, des diplomates, des organisations internationales et des personnalités individuelles pour demander le retour à l’ordre constitutionnel. Ce que ce mouvement réclamait, il y a quelques semaines, c’est l’abandon du projet d’élaboration de la nouvelle constitution. Mais depuis l’apparition publique du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, le Cadre d’échange plaide pour la mise en place d’un gouvernement de mission avec ce qu’il appelle « un Premier ministre neutre ». Ce mouvement, composé majoritairement des soutiens du régime déchu d’IBK, a multiplié ses actions la semaine dernière, quelques jours avant la visite du médiateur de la CEDEAO au Mali, Goodluck Jonathan.
La réplique du M5-RFP
Face à ces multiples démarches du Cadre d’échange dont la mise en place d’un gouvernement de « mission » avec un Premier ministre neutre, le M5-RFP est sorti de son silence. Pour ces soutiens de la transition, le Cadre d’échange agit contre le Mali. « Comme d’habitude, le « Cadre », en mission commandée, a décidé de jouer contre son propre pays pour des raisons inavouables », a dénoncé le mouvement hétéroclite qui n’a pas du tout apprécié que le Cadre d’échange fasse ses sorties à l’approche de la visite du médiateur de la CEDEAO au Mali.
Réponse du berger à la bergère, le M5 rappelle au Cadre d’échange sa part de responsabilité dans la chute du Mali. A l’en croire, c’est la gestion du Cadre d’échange que les massacres les plus horribles ont été perpétrés contre des civils désarmés avec des villages incendiés, des femmes éventrées, des vieillards tués, le bétail emporté, les greniers brulés… ; l’administration, abandonné à elle-même, a déserté une bonne partie du territoire nationale ; l’insécurité a été fortement aggravée par la corruption et les détournements à ciel ouverts des fonds destinés à l’acquisition de matériels et équipements militaires comme l’attestent les fameuses affaires :Paramount ; des blindés en carton ; des détournements des primes et salaires de militaires, des avions payés mais jamais livrés… ; des hélicoptères cloués au sol… Ce n’est pas tout, le Cadre d’échange a rappelé, dans son communié, les multiples grève au temps d’IBK. Le mouvement hétéroclite profite de cette sortie pour lancer des piques à certains leaders du Cadre en revenant sur certains dossiers de corruption, dont l’histoire des engrais frelatés ; le détournement des fonds Covid; du scandale de l’achat de l’avion présidentiel. « Et ce sont les mêmes responsables de ces gâchis qui veulent mettre leur passif à la charge des autorités de la Transition engagées à réparer leurs échecs et les dégâts incommensurables de leur gestion », a fustigé le M5 qui estime que le Cadre d’échange doit présenter ses excuses au peuple malien. D’ailleurs, selon le M5, les anciens dignitaires sont au service de puissances étrangères pour saborder les efforts de reconquête de la souveraineté nationale. « Le M5-RFP parfaitement conscient des difficultés que vivent nos compatriotes en raison principalement du lourd héritage légué par le régime défunt et du contexte international reste engagé pour la réussite de la Transition et pour un Mali digne, débout et prospère », a rassuré le mouvement hétéroclite.
Boureima Guindo