
Le peuple malien, éprouvé, mais debout, fait face à une nouvelle vague de défis économiques et sécuritaires. Malgré le changement de mode opératoire à travers des attaques ciblées, cette fois-ci contre la population civile, la confiance et le soutien du peuple aux autorités de la transition restent intacts, signe d’une résilience forgée dans l’adversité.
En effet, depuis plus d’une décennie, le Mali vit une succession de crises qui auraient pu ébranler n’importe quelle nation. Rébellion armée, terrorisme, effondrement institutionnel, sanctions économiques et maintenant, une crise énergétique sans précédente. Pourtant, le peuple malien avance toujours la tête haute. Convaincu de la noblesse de son combat, il est certain que les sacrifices d’aujourd’hui paieront tôt ou tard.
La période de transition en cours repose sur une volonté de rupture assumée avec les anciennes dépendances. En s’affranchissant des tutelles extérieures, le Mali a choisi le chemin d’une souveraineté pleine et entière, au prix de lourdes épreuves.
En 2022, les sanctions imposées par la CEDEAO avaient aussi pour objectif de paralyser le pays, mais elles ont, au contraire, renforcé l’unité nationale autour des autorités du pays. Aujourd’hui encore, face à la flambée des prix et à la pénurie de carburant délibérément orchestrés, le peuple maintient son mot d’ordre. Même dans les longues files d’attente devant les stations d’essence, on chante : « Vive la transition, soutien aux FAMa, à bas l’impérialisme ».
Pour les Maliens, les attaques récentes contre des opérateurs économiques et des convois de transport ne sont pas un hasard. Elles sont orchestrées pour créer colère et indignation contre les dirigeants actuels. Alors que pour les observateurs les plus avisés, ces actions des groupes armés terroristes traduisent leur désarroi sur le terrain militaire. Après la reprise symbolique de Kidal ajoutée à d’autres succès des forces armées maliennes, les terroristes, n’ayant plus la capacité d’affronter directement l’État, s’en prennent désormais aux maillons civils de l’économie, espérant attiser la peur et la contestation.
Dans les rues de Bamako, Mopti ou Gao, la population garde la même dynamique qu’au Burkina Faso et au Niger en refusant toute instrumentalisation ou manipulation.
Par cet engagement, le peuple n’a plus besoin de prouver son patriotisme, car il l’exprime au quotidien par sa patience, sa solidarité et sa foi en un avenir forgé de ses propres mains.
Dans un contexte géopolitique international incertain, cette résilience populaire demeure la plus grande victoire d’un pays qui a choisi de se tenir debout face à l’adversité.
Issa Djiguiba