
En réaction à la décision « unilatérale » de l’administration Trump, le Mali a décidé également d’imposer, à partir du 23 octobre prochain, le versement de cinq mille (5000) ou dix mille (10 000) dollars américains de caution pour l’obtention d’un visa d’affaires ou de tourisme de types B-1/B-2 à tous ressortissants américains. Cette mesure de réciprocité a été annoncée, hier 12 octobre 2025, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale du Mali.
Le Mali a toujours manifesté son entière disponibilité à travailler avec tous les États du monde si les principes basiques de respect mutuel sont de mise.
Engagé dans un vaste processus de répansement de ses partenariats indigestes, le Mali subit les pressions de tout genre des nostalgiques de l’ère de la colonisation. C’est pourquoi, lors de la 77e Session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 24 septembre 2022, à New York, le Mali par la voix de son porte-parole a rappelé avec insistance que son peuple ne sera plus jamais spectateur face aux assauts et l’adversité. « Pour chaque mot employé de travers, nous réagirons par réciprocité, pour chaque balle tirée contre nous, nous réagirons par réciprocité », a indiqué avec beaucoup de clarté, à l’époque, le porte-parole du gouvernement Abdoulaye Maïga.
Mépris ou une simple attitude condescendant, les États-Unis d’Amérique viennent de mettre en place un programme pilote de caution de visa pour les ressortissants maliens éligibles pour un visa d’affaires ou de tourisme de types B-1/B-2, et le versement d’une caution de cinq mille (5000) ou dix mille (10 000) dollars américains pour l’obtention dudit visa.
Très normale pour toute nation souveraine d’adopter et mettre en œuvre librement les réformes de politique interne, mais la diplomatie créée pour faciliter les relations entre États aurait voulu tout simplement que l’autre partie soit, au moins, consultée pour la prise d’une telle décision aussi importante.
Surtout que dans son communiqué, le Mali a souligné que cette décision du Gouvernement américain, en plus d’être unilatérale, porte atteinte aux dispositions de l’Accord relatif à l’institution du visa de longue durée à entrées multiples entre les deux États, entré en vigueur le 14 avril 2005.
C’est pourquoi, au-delà de prendre acte et de déplorer ladite mesure, le Mali, en application du principe de réciprocité va, lui aussi, instaurer un programme de visa identique avec mêmes conditions et exigences aux ressortissants américains.
Cette occasion a été mise à profit par le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali pour rappeler les collaborations fructueuses du Mali avec les États-Unis d’Amérique en matière de lutte contre l’immigration irrégulière et dans le respect du droit et de la dignité humaine.
Issa Djiguiba