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Sûreté intérieure et extérieure du Mali : Sahel aviation services rappelée à l’ordre

Pour éviter toute résiliation du contrat, la gérante de la société Sahel aviation services (SAS) est tenue de se plier aux nouvelles instructions venant du Président-directeur général des Aéroports du Mali, en l’occurrence le colonel Lassina Togola. A cet effet, la société a 72h pour faire partir les soldats étrangers qui sont dans ses locaux.

Pour la sécurité intérieure du Mali, aucun sacrifice ne semble être de trop pour les nouvelles autorités de Bamako. Citoyens lambda comme étrangers, sociétés nationales comme étrangères, l’intransigeance des autorités fait que tout le monde doit présentement  rester conforme aux textes. Déjà alertées avec l’arrivée étrange et « illégale » des 49 militaires ivoiriens sur le sol du pays, les plus hautes autorités semblent être dans une logique de maintenir la surveillance à tous les niveaux. Dans une note adressée à la gérante de ‘’Sahel aviation services (SAS) Sarl’’, le colonel Lassina Togola appelle la société étrangère à se conformer au contrat qui la lie à l’Etat malien. « Il nous a été donné de constater que contrairement aux activités autorisées par la convention d’autorisation d’occupation n°2226 du 17 janvier 2018 et son avenant n°1 du 10 février 2020, vous (société) effectuez l’accueil et l’hébergement de forces armées étrangères. Et vous avez à cet effet réalisé un hôtel avec d’autres commodités », a-t-on appris de la notification adressée à la gérante de la société. Pour le colonel Togola, le fait que la société accueille et héberge les forces étrangères à l’aide d’un hôtel « fait engendrer des risques pour la sûreté intérieure et extérieure du Mali ». Aussi, la pratique de la société constitue une violation de ses obligations contractuelles, notamment l’article 2 intitulé « destination du bien ». Lequel prévoit que « le bien mis à la disposition du concessionnaire lui est remis à titre strictement personnel pour servir à la construction de bureaux, hangars et à l’aménagement des voies de circulation ». Sur la base d’un message succinct, le Président-directeur général des Aéroports du Mali confiera ceci à la gérante de la société : « Je vous demande alors de faire cesser les activités d’accueil et d’hébergement avec effet immédiat ». Par conséquent, poursuit-il, « je vous demande de prendre les dispositions qui s’imposent pour le départ des forces étrangères de vos locaux, dans un délai de 72 heures à compter de ce mardi 2 août 2022 ». Au cas où le Sahel avion services refuse de se soumettre à cette décision, le PDG dit être dans l’obligation de prendre d’autres mesures, cette fois-ci draconiennes : « Faute de quoi, je me verrai dans l’obligation d’enclencher toutes les voies de droit pour la résiliation du bail qui lie la société et les Aéroports du Mali, sans préjudice d’autres voies de recours ». Cette annonce survient au moment où des soldats ivoiriens, qualifiés de « mercenaires » par le Gouvernement malien, sont détenus au Mali  depuis le dimanche  10 juillet dernier. Dans le dossier concernant les incriminés, il ressort  que ces militaires se sont présentés à l’Aéroport international Président Modibo Keïta Bamako-Sénou « en vertu d’une convention signée, en juillet 2019, entre la Côte d’Ivoire et l’Organisation des Nations-Unies ce, conformément à un contrat de sécurisation et de soutien logistique signé avec le Sahel aviation service (SAS) », indique-t-on dans le communiqué du Conseil national de sécurité ivoirienne, publié le mardi 12 juillet dernier, deux (2) jours après l’arrestation suivie de la détention des militaires ivoiriens. Ces propos des autorités ivoiriennes ont été, grâce à la sortie du Conseil de sécurité onusienne, démentis. Ce qui a donné raison au gouvernement malien qui pense que les 49 militaires sont des « mercenaires » qui doivent être jugés conformément à la législation nationale.

Mamadou Diarra

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