Les travaux du 2e Forum National sur la Justice (FONAJUS), tenus les 30 et 31 octobre au centre international de conférences de Bamako (CICB) ont pris fin. Premier du genre du Mali indépendant, l’événement d’envergure a permis de retenir 218 recommandations. Lors de la cérémonie de clôture qui a eu lieu, le vendredi 31 octobre sous sa houlette, le ministre de la Justice et des Droits de l’homme, en l’occurrence le magistrat Mamoudou Kassogué n’a pas manqué de mots pour faire valoir son satisfecit.
Venus du district de Bamako et des 19 régions du pays, 200 participants, composés des Forces vives, des acteurs de la justice, des syndicats et autres regroupements ont participé à ce rendez-vous important dans l’histoire contemporaine du secteur de la justice en pleine mutation. Si le premier Forum a pu être tenu en 1999 sous le financement du Canada, ce deuxième qui vient de s’achever a été entièrement financé par le Mali. Les deux jours de travaux ont permis aux participants de se pencher sur 413 recommandations qui avaient été formulées lors des travaux de concertations régionales sur la justice. Sur les 218 recommandations retenues figurent, entre autres : la création d’un poste de sécurité auprès des juridictions ; l’acquisition des moyens roulants pour les juridictions ; la mise en place d’un système d’évaluation des magistrats ; assurer la formation continue des acteurs de la justice… « Nous arrivons ainsi à la fin des travaux du Forum National sur la Justice, deuxième du genre du Mali indépendant. C’est également l’épilogue d’un processus commencé en 2023, avec l’organisation des états généraux des ordres professionnels du secteur de la justice. Ensemble, nous venons d’écrire une des pages les plus glorieuses de l’histoire de notre pays, qui sort de ce Forum avec des recommandations aussi importantes que pertinentes, les unes et les autres, dont la mise en œuvre permettra de parachever la nouvelle justice encours de modernisation, dans l’optique d’offrir à nos concitoyens un service public de justice moderne, plus accessible, efficace et plus intègre, de manière à renforcer davantage leur confiance en la justice », a déclaré Mamoudou Kassogué.
Un Forum qui a tenu toutes ses promesses
Selon le ministre de la Justice et des Droits de l’homme, ce Forum aura tenu toutes ses promesses grâce à l’engagement, la détermination, la disponibilité, l’abnégation, la ténacité et le patriotisme dont les acteurs, notamment les membres de la Commission d’organisation ont fait montre au cours des travaux. Saluant les gouverneurs du district de Bamako et les 19 régions du pays, Mamoudou Kassogué a rappelé que le présent Forum fait suite à la tenue des concertations régionales sur la justice. Lesquelles se sont soldées par l’organisation réussie du FONAJUS. Quant aux 218 recommandations formulées par les 200 participants du Forum, le ministre a promis de les examiner et d’apporter une attention particulière. Et d’indiquer, « la plupart des recommandations formulées trouveraient leur place dans le programme décennal de développement de la justice en cours d’élaboration, un document qui servira de référence pour les dix prochaines années au niveau du secteur de la justice ».
Appel du ministre aux magistrats
Doté d’une expérience inouïe dans le domaine, le ministre n’a ménagé aucun effort pour mettre l’accent sur le comportement des acteurs de la justice. Lesquels demeurent importants pour l’atteinte des objectifs ciblés, la satisfaction du peuple et la restauration de la confiance des citoyens en la justice. « À cet égard, a-t-il avoué, il est utile de préciser que les meilleurs textes du monde, les meilleurs programmes de développement ne vaillent que par l’application qu’on en fait. D’où le rôle fondamental des ressources humaines dans la réussite de toute réforme et de tout programme d’envergure ». Selon lui, la construction de cette nouvelle justice est un défi à la fois contextuel, générationnel et dynamique qui ne saurait être relevé que dans la constance à l’effort à travers un contrôle interne efficace, le respect des règles d’éthique et de déontologie des corporations, la reconnaissance du mérite et la sanction des fautes. En tout état de cause, a-t-il conclu, « la justice jouera sa participation et ne faiblira point ».
Mamadou Diarra
