
Les attaques terroristes des derniers jours sur l’axe routier Kayes – Bamako soulignent, en plus de leur avancée vers le Sud de la volonté manifeste des groupes armés terroristes d’imposer leur loi dans cette partie du Mali. Mais parallèlement aux opérations militaires et des chasseurs Dozos, la population civile entre également peu à peu dans la danse comme l’attestent les évènements successifs à Kayes, Nioro du Sahel et très récemment à Loulouni dans la région de Sikasso. La vigilance et la réaction prompte des populations a permis d’empêcher le pire, le dimanche 5 octobre 2025 à Loulouni.
La lutte contre le terrorisme n’est pas qu’une affaire de militaire nous rappelle récurremment la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA). Le caractère asymétrique même du terrorisme expose tout le monde, y compris les civils aux menaces d’attentat ou de représailles d’où l’urgence de rester vigilant et alerte à tout moment.
Si les chasseurs Dozos ont compris cet état de fait depuis très longtemps, la population civile commence, elle aussi, à être beaucoup plus réactive malgré les menaces de dissuasion véhiculées très récemment sur les réseaux sociaux.
Ainsi, le mercredi 1er octobre 2025, un affrontement à farouche a opposé des chasseurs Dozos et un groupe armé terroriste à Lègnêguê, un petit village situé non loin de Loulouni. Selon des sources locales, l’attaque aurait causé d’énormes pertes dans les rangs des assaillants et permettant aux Dozos de récupérer un important arsenal de guerre composé, à la fois, d’armes lourdes et légères.
Hier dimanche 5 octobre 2025, soit quelques jours après l’accrochage avec les Dozos, deux présumés terroristes à moto, ayant réussi à stopper de force deux camions-citernes en provenance de Bemabougou pour Loulouni ont été empêchés par la population d’incendier les deux véhicules. Face à l’impossibilité de s’approvisionner en carburant malgré les tirs de sommation, l’un des assaillants a mis le feu à la cabine de l’un des camions-citernes avant de s’enfuir dans la nature. La réaction prompte de la population sortie massivement a permis de limiter l’incendie à la seule partie de la cabine du camion.
Ces événements successifs témoignent de la résilience de la population malienne en général face à une décennie de crise sécuritaire.
Selon des sources locales, après l’attaque de Lègnêguê le 1er octobre, une centaine de présumés terroristes ont été aperçus par des riverains, armes et bagages en main, certains à moto, d’autres à pied, derrière des troupeaux, indiquent un déménagement vers d’autres localités non loin de Sikasso.
Ceci invite les forces de défense et de sécurité et les populations de cette localité à plus de vigilance.
Issa Djiguiba, source Sadia Camara, Radio Foundara Kadiolo