Au moment où des mauvaises langues lui souhaitent l’apocalypse, le Mali, debout, se tourne résolument vers l’avenir avec l’organisation réussie de la première édition du Salon international de l’industrie de défense de Bamako, Bamex25. Fruit d’un partenariat solide et sincère avec la Türkiye, ce rendez-vous inédit dans l’espace ouest-africain a permis aux acteurs de l’industrie de l’armement turque d’exposer leur créativité, leur technologie de pointe, mais aussi d’échanger avec les participants venus de divers horizons sur les opportunités de collaboration afin de relever ensemble les défis sécuritaires. Car, aujourd’hui, au-delà du Mali et du Sahel, le terrorisme est devenu une menace mondiale qui exige une mutualisation des efforts et de partenariats sincères.
Le lancement a été présidé par le Premier ministre, le général de division Abdoulaye Maïga, en présence du ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général de division Daoud Aly Mohammedine, et du ministre de la Défense et des Anciens combattants, le général de corps d’armée Sadio Camara. Ce dernier s’est particulièrement réjoui que l’événement ait su démontrer, par les faits, que le Mali est loin d’être un pays isolé.
Quinze industries turques parmi lesquelles Baykar, ASELSAN, Roketsan, MKE, STM, Kalekalıp, Sarsılmaz et Akdaş Silah, ainsi que plus de trente-cinq délégations venues des quatre coins du monde, ont répondu présentes à ce grand rendez-vous organisé du 11 au 14 novembre 2025. Une mobilisation impressionnante, surtout dans un contexte de désinformation et de dénigrement systématique visant à ternir l’image du pays.
Cette forte affluence est la preuve tangible que, loin des clichés sombres entretenus par certains médias et officines étrangères, le Mali inspire encore confiance à ses partenaires sincères. « Le Mali accueille la Türkiye, le Mali accueille l’Afrique, le Mali accueille le monde », a déclaré le général de corps d’armée Sadio Camara, soulignant que le Mali se veut désormais une vitrine du savoir-faire technologique, une passerelle entre les peuples libres et fiers, un pont pour dépasser les clivages géopolitiques.
Depuis qu’il a décidé de reprendre son destin en main, le Mali est devenu la cible d’attaques multiformes : complots géopolitiques, manipulations médiatiques, campagnes de dénigrement, et instrumentalisation des groupes armés terroristes en plus des difficultés conjoncturelles. Les problèmes d’approvisionnement en carburant ou les défis logistiques inhérents à la situation sécuritaire sont exploités par des puissances non amies pour tenter de présenter le pays comme un État replié sur lui-même. Pourtant, la réalité sur le terrain raconte une toute autre histoire : celle d’un peuple résilient, d’un État souverain et d’une diplomatie d’ouverture fondée sur la confiance, la solidarité et le respect mutuel.
C’est tout le sens de Bamex25, un salon qui dépasse la simple exposition d’armes pour devenir un symbole du renouveau malien et du partenariat gagnant-gagnant. Dans son allocution à la cérémonie d’ouverture, le ministre de la Défense a rappelé que le Mali entend occuper sa place sur la scène internationale, en partageant avec le monde son expérience unique dans la lutte contre le terrorisme. « Le Mali ouvre les bras au monde, et le monde entier vient au Mali », a-t-il lancé, avant d’ajouter : « Votre présence ici en est la preuve la plus éclatante. »
Pour le ministre, ce salon incarne une double victoire : celle de la résilience nationale et celle du choix stratégique d’un partenariat équilibré. Loin des relations de domination et de tutelle, la coopération entre Bamako et Ankara repose sur une vision commune de la souveraineté et du respect des choix stratégiques de chaque État. « À l’ingéniosité du mal, qui vise à maintenir nos peuples sous contrôle, nous opposons une ingéniosité du bien : un art du dialogue sincère, du partage équitable et du partenariat gagnant-gagnant », a-t-il affirmé devant un parterre de délégations africaines et internationales.
Au-delà de la Türkiye, la présence des représentants de la Russie, du Burkina Faso, de la RDC et d’autres pays du continent témoigne du rayonnement retrouvé du Mali. Le pays assume désormais son rôle moteur dans la coopération Sud-Sud, au sein d’une Alliance des États du Sahel (AES) qui revendique haut et fort sa souveraineté et sa dignité.
Les quatre jours du salon sont consacrés à des expositions et démonstrations en conditions réelles : drones, blindés, radars, systèmes de déminage et équipements tactiques. Des outils qui traduisent la modernité d’une coopération pragmatique au service de la sécurité collective.
À travers Bamex25, le Mali montre qu’il n’est ni isolé, ni infréquentable, mais bien au contraire un acteur responsable, ouvert et tourné vers l’avenir.
Issa Djiguiba
