
L’Algérie s’enfonce davantage dans le différend qui l’oppose avec le Mali. Incapable d’apporter des preuves d’une supposée violation de son espace aérien par le drone malien abattu dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025 à tinzawatene, elle préfère jouer à la distraction de l’opinion publique par des invectives et attaques personnelles à la fois grossières et condescendantes. La 80e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations unies a permis de mettre à nu, au-delà du soutien manifeste aux Groupes armés terroristes, l’attitude condescendante du régime d’Abdelmadjid Tebboune.
« Un aveu de sa culpabilité indubitable », voilà comment qualifie la grossièreté des propos du ministre algérien des Affaires étrangères, le représentant permanent du Mali auprès des Nations unies, l’ambassadeur Issa KONFOUROU. Mais par respect pour le décorum présent à l’Assemblée générale et l’idéal incarné par les Nations Unies, le représentant du Mali n’a pas voulu rabaisser son pays au niveau de ces agresseurs.
Il a, en outre, tenu à reconstituer certains éléments des faits que le diplomate algérien a, délibérément, occultés dans son intervention. Plus particulièrement, ceux à l’origine du différend entre les deux pays voisins qui pourtant partage une bonne partie de leur histoire de décolonisation.
Il s’agit bien évidemment du fameux abattage de drone qui semble être une épine au pied de la junte algérienne.
En effet, dans la nuit du 31 mars au 1er avril 2025, un drone malien en mission de reconnaissance et de surveillance dans la localité de Tin-zawatene- Mali a été froidement abattu par les forces armées algériennes sous prétexte fallacieux que l’appareil aurait violé de 0,2 km de son espace aérien. Du côté de Bamako, une « allégation » grotesque appuyée par des preuves scientifiques que l’appareil malien n’a jamais quitté d’un mètre l’espace territorial national.
Pour lever toute ambiguïté, le Mali avait même demandé aux autorités algériennes de lui fournir des éléments probants attestant une quelconque violation de son espace aérien. Mais cette requête restera 72 heures sans suite. Convaincu que la junte algérienne ne disposait pas d’éléments, et que l’acte belliqueux est venu s’ajouter à une longue liste griefs d’ingérence du régime algérien aux affairés intérieurs du pays, le Mali donc a conclu la thèse d’une action hostile préméditée.
Pour rappel, l’enquête du Mali, publiée le 6 avril 2025 dans son communiqué n°073, souligne clairement que le point de rupture de liaison avec le drone et le point de localisation de l’épave sont tous situés sur le territoire national malien, mieux à 9,5 km de la frontière algérienne.
« Les lois élémentaires de la physique rendent impossible la dérive d’un drone abattu sur 2,2 km dans les airs », a-t-il ainsi mis à nu l’hostile, inamicale et condescendante d’un pays que le Mali a pourtant aidé beaucoup à se défaire du joug du colonialisme.
Loin d’une démarche isolée, le Mali aussi introduit une requête introductive d’instance devant la Cour internationale de justice (CIJ) afin de faire la lumière sur cette affaire. Mais sans surprise, le régime algérien a encore notifié son refus d’accepter la compétence de la CIJ. Aux dires de notre ambassadeur, ce refus est une preuve supplémentaire que la junte algérienne a bien parrainé le terrorisme international au Mali et dans le Sahel, pour ne pas dire : « la destruction du drone malien avait clairement pour finalité d’empêcher la neutralisation de groupes armés ayant revendiqué des actes terroristes ».
Chose que le Premier ministre, général de division Abdoulaye MAIGA simplement dénoncé, le 26 septembre 2025, à la tribune des Nations unies en invitant cette institution de paix dans le monde à prendre ses responsabilités.
Tout en rappelant que la délégation du Mali n’a pas pour habitude d’exercer un droit de réponse, l’ambassadeur Issa KONFOUROU a entériné de la déclaration de son Premier ministre, le général de division Abdoulaye MAIGA.
« Le Gouvernement du Mali réitère son appel au régime algérien à cesser ses ingérences intempestives et inacceptables dans les affaires intérieures du Mali et son soutien aux formations terroristes qui déstabilisent le Sahel. Le régime algérien gagnerait à concentrer ses efforts et son énergie sur ses propres contradictions et défis de gouvernance internes, combien importants et desquels il veut détourner l’attention » a-t-il indiqué à la face du monde.
Par ces mots, il a invité Alger à, non seulement, changer d’approche avec le Mali, mais aussi à améliorer ses relations avec l’ensemble de ses voisins en travaillant de bonne foi à la stabilité, à la sécurité collective et au développement durable dans la région, dans le strict respect de la souveraineté des États.
Issa Djiguiba