
Pour mener à bien leurs missions, les soldats de l’économie malienne ont été dotés, samedi 27 septembre 2025, d’un Complexe nautique ultramoderne sis à Samaya, dans la circonscription de Mandé. Ce joyau architectural est composé de la Brigade Fluviale de Bamako rénovée, d’un centre de formation nautique, d’un mess du Douanier et des équipements nautiques composés de bateaux, de jets-ski et de waveboats. La cérémonie inaugurale, couplée au 65ème anniversaire de la création de la corporation, a eu lieu sous la houlette du ministre de l’Economie et des Finances, Alousseni Sanou qui était accompagné de plusieurs personnalités dont l’inspecteur général Amadou Konaté, Directeur Général des Douanes, non moins Vice-Président de l’OMD-AOC, des présidents d’institutions, des élus locaux de Mandé…
La dotation des soldats de l’économie malienne de cet outil indispensable est une étape importante dans la lutte contre la fraude et le trafic illicite des marchandises prohibées ce, tant sur les axes routiers, dans les aéroports que dans les cours d’eau du pays. Cette réalisation fait partie des nombreuses réformes amorcées sous le leadership du ministre de l’Economie et des Finances et le patron des gabelous, en l’occurrence l’inlassable DG Konaté. Selon le ministre Sanou, la Douane a toujours été à l’avant-garde, voire permis à ce pays de se tenir débout. Le Mali reste envié de nos jours grâce à la Douane ayant des visions, des résultats tangibles et encourageants, a estimé Alousseni Sanou. « Il s’agit de donner à la Douane toute la modernité, tous les moyens. De l’encourager et de l’inciter à atteindre les objectifs suivant les instructions assignées aux douaniers, à savoir : contribuer davantage au Budget de l’Etat par la mobilisation de recettes, lutter contre les fraudes et les trafics illicites de tout genre, et mettre en œuvre toutes les réformes », a fait comprendre le ministre, estimant que cette inauguration est une ouverture vers les pays de l’AES.
Dans son discours, le patron des gabelous a annoncé que ce complexe nautique de Samaya comprend la Brigade Fluviale de Bamako rénovée, un centre de formation nautique, un mess du Douanier, des équipements nautiques composés de bateaux, de jets-ski et de waveboats, acquis dans le cadre du renforcement de l’efficacité de l’ensemble des brigades fluviales et qui constituent la traduction d’une vision, d’un engagement et d’une détermination collective. Selon le DG Konaté, ces investissements constituent le témoignage de l’attachement et de l’engagement de l’Administration des Douanes dans son ambition de modernisation afin de traquer la fraude et les trafics illicites sur les routes, les aéroports mais également sur les cours d’eau, vecteurs de courants de fraude qui échappent à toutes les structures chargées d’endiguer ce fléau qui détruit l’économie du pays, voire nuit gravement à la santé de la population. A ses dires, cet engagement de l’ensemble des Douaniers rentre dans le cadre de la mise en œuvre des pertinentes orientations que le ministre Sanou a bien voulu instruire à la Direction Générale des Douanes, à savoir : la réalisation des recettes fiscales douanières pour soutenir le budget national ; la lutte contre la fraude et les trafics illicites ; la mise en œuvre des réformes de modernisation.
Le brillant parcours de la structure
Saisissant l’occasion, l’inspecteur général a rappelé que depuis sa création le 27 septembre 1960, soit cinq (05) jours après l’accession du pays à la souveraineté nationale et internationale, l’Administration des Douanes a toujours été en première ligne. Cela, à la fois pour mobiliser des recettes indispensables au financement des activités de développement national, défendre les frontières et garantir la sécurité économique du Mali. Et de souligner que les recettes douanières, en évolution constante au fil des décennies, témoignent non seulement de la trajectoire en cours, mais aussi des sacrifices et de la rigueur des femmes et des hommes ayant fait le choix de cette profession. En 1960, les Douanes avaient une organisation basée sur les structures héritées de la période coloniale, composée de postes frontaliers, des brigades mobiles d’intervention et quelques bureaux de perception des droits et taxes. De nos jours, a expliqué le DG, elles sont organisées en bureaux et brigades de 1ère ligne, en bureaux principaux, spécialisés et brigades de 2e ligne et en structures centrales de lutte contre la fraude sur les moyens de transport et leurs contenus ainsi que les contrôles différés sous le leadership de la Direction Générale.
Quelques résultats tangibles
Ce service au départ, avec des moyens matériels limités à quelques motos bécanes, de herses avec des effectifs constitués de quelques fonctionnaires issus des ex-colonies de l’Afrique Occidentale Française (AOF), d’anciens militaires, gendarmes, policiers, employés comme gardes-frontières, a été félicité en 1990 pour avoir réalisé 34,8 milliards de Francs CFA, sur une prévision annuelle de 28 milliards de Francs CFA. Aujourd’hui, avec un effectif certes insuffisant mais de plus en plus bien formé au cœur du métier, 05 Experts accrédités de l’OMD dont une dame se battant au sein du service. Aussi, a ajouté le Vice-Président de l’OMD-AOC, avec des reformes continues, des renforcements de capacités et d’utilisation de matériels d’intervention modernes, 95% de procédures douanières sont informatisées. Ainsi, les attentes et les résultats sont plus ambitieux avec une réalisation record en 2024 de 883,9 milliards de Fcfa, et des prévisions de réalisation de recettes fixées à 975,4 milliards de Francs CFA pour l’année 2026. Et l’inspecteur général de rassurer que ce Complexe nautique de Samaya est une ouverture vers une coopération renforcée avec les pays de l’AES. « Ces infrastructures constituent une opportunité à partager avec les États de la Confédération de l’AES, pour une appropriation communautaire, afin d’étendre le maillage sécuritaire sur tous les cours d’eau qui arrosent le Sahel », a-t-il fait comprendre.
Mamadou Diarra