Le mercredi 19 novembre 2025, Bruxelles a accueilli la Table ronde ministérielle sur les régions du Sahel et du Lac Tchad (MRT), placée sous le thème : « Travailler ensemble pour faire face aux crises humanitaires et aux situations de fragilité dans les régions du Sahel et du Lac Tchad ». Cette rencontre de haut niveau, organisée conjointement par l’Union Européenne, l’Union Africaine et le ministère des Affaires étrangères du Danemark, avait pour objectif de renforcer la coordination des actions humanitaires et de consolider les engagements afin de répondre aux multiples défis qui frappent ces régions.
Le Mali y était représenté par madame le ministre de la Santé et du Développement Social, le Médecin Colonel-major Assa Badiallo TOURÉ, qui a participé aux travaux par visioconférence. Dans son intervention, elle a salué cette initiative qu’elle a qualifiée de « renforcement du dialogue stratégique et de la coopération internationale en faveur du Sahel et du Bassin du Lac Tchad ».
Elle a rappelé que cette table ronde s’inscrit dans la continuité des dynamiques régionales déjà amorcées, notamment le premier Forum Humanitaire des pays de la Confédération de l’AES, tenu en août 2025 à Bamako. Ce forum avait dégagé des priorités convergentes autour de la coordination humanitaire, de la mobilisation des ressources, ainsi que de la protection et de l’assistance aux populations vulnérables.
Le ministre Touré a dressé un tableau préoccupant de la situation humanitaire dans le Sahel et le Bassin du Lac Tchad. Depuis plus d’une décennie, ces régions sont confrontées à une série de crises majeures : attaques terroristes, déplacements forcés de populations, insécurité alimentaire grandissante et effets dévastateurs du changement climatique. Ces facteurs combinés fragilisent considérablement les communautés locales et affectent les services sociaux de base.
Elle a dénoncé la persistance des violences ciblant les populations civiles, notamment les attaques des groupes extrémistes, les conflits intercommunautaires et les tensions ethniques. Ces dynamiques ont entraîné une détérioration notable de la situation humanitaire et une augmentation continue du nombre de réfugiés et de déplacés internes.
Dans son plaidoyer, Assa Badiallo TOURÉ a insisté sur la nécessité de rompre avec les réponses humanitaires ponctuelles et isolées. « Nous devons désormais rompre avec les réponses humanitaires ponctuelles, isolées, et migrer vers des solutions durables, coordonnées, financées et adaptées aux réalités locales », a-t-elle affirmé.
La réunion a permis de faire le point sur plusieurs axes stratégiques, parmi lesquels l’approche différenciée par pays, la localisation adaptée des interventions, la mobilisation de fonds flexibles, endogènes et exogènes, le relèvement économique des personnes vulnérables avec une participation locale accrue, le triple nexus liant humanitaire, développement et paix, ainsi que le respect des principes humanitaires et l’engagement des bailleurs.
Cette table ronde a également constitué une opportunité pour les partenaires d’évoquer le premier forum humanitaire organisé en août 2025 au Mali, rappelant l’importance de maintenir une cohérence entre les initiatives régionales et internationales afin d’éviter la dispersion des efforts et de garantir une meilleure efficacité des interventions.
Ainsi, la rencontre de Bruxelles a marqué une étape supplémentaire dans la recherche de solutions concertées et durables pour le Sahel et le Bassin du Lac Tchad. Elle a mis en lumière la volonté des États et des partenaires internationaux de conjuguer leurs forces pour répondre aux crises humanitaires et bâtir des perspectives de stabilité et de résilience pour les populations les plus vulnérables.
Ibrahim Kalifa Djitteye
