Après le 6 juillet 2024, les trois chefs d’État de l’AES se sont réunis à Bamako, les 22 et 23 décembre 2025, dans le cadre du 2e sommet décisionnel de la confédération. Un moment mémorable qui a aussi servi de cadre à l’inaugurale de deux infrastructures, socle de la souveraineté de l’Alliance. Il s’agit de la télévision et de la Banque confédérale d’investissement et de développement de l’Aes (BCID-AES) avec un capital initial de 500 milliards de FCFA.
Dans une salle hyper bombée et multicolore à l’image des drapeaux des trois pays de l’AES, leurs Excellences le Capitaine Ibrahim Traoré, président du Faso, le général d’Armée Abdourahamane Tiani, président de la République du Niger et le général d’Armée Assimi Goïta, président de la transition du Mali et président en exercice de la confédération Alliance des États du Sahel ont été accueillis dans une chaleur patriotique inédite au Centre international de Conférence de Bamako CICB, le 23 décembre 2023. Il était précisément, 11 heures 45 minutes lorsque « La confédérale » hymne confédéral a donné le ton de cette cérémonie à la fois solennelle et décisive.
Prenant la parole le premier, le cadet des chefs d’État au présidium, non moins le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré a, comme à l’accoutumée, prononcé un discours de guerrier contre les adversités internes et externes dont fait face l’AES et a invité le peuple confédéral à beaucoup plus de courage et de détermination dans ce combat contre « l’impérialisme ».
En effet, le président du Faso considère cette lutte comme un instinct de survie. Qualifiant le l’acharnement géopolitique actuel contre l’Afrique et le Sahel en particulier « d’Hiver noir, sanglant et meurtrier », le capitaine Ibrahim Traoré soutient que le peuple n’a d’autres choix que de s’assumer. « Ceux qui vont survivre de cette tragédie n’auront que deux choix, soit s’unir pour toujours contre l’impérialisme où se résumer à être des esclaves jusqu’à disparaitre ».
Ayant échoué sur le ring, ces « impérialistes » se servent actuellement du terrorisme pour atteindre leurs objectifs. Une réalité que la confédération AES a bien comprise et s’est engagée à combattre malgré les agissements d’individus malveillants parmi lesquels certains nos frères ou fils mêmes du terroir. « Lorsque nous voulons construire des montagnes, ils brisent les cailloux pour que nous ne puissions pas arriver » a-t-il indiqué ajoutant ne pas comprendre que « des Noirs en Afrique de l’Ouest puissent prier Dieu que des terroristes tuent des populations noires. Nous ne pouvons pas comprendre que des chefs d’État lâches se cachent derrière des médias pour décourager, insulter, activer la haine entre les populations ou démoraliser l’armée », s’est-il indigné.
En outre, le président du Faso a invité le peuple de l’AES à ne jamais accepter que ceux qui se complaisent dans la colonisation et la domination puissent casser leur élan de souveraineté. Tout n’est pas forcément rose, tout ne peut pas aller au rythme que nous souhaitons, mais nous avançons sereinement et nous allons arriver à notre objectif-t-il par ailleurs rassuré.
Même dynamique du côté du président Abdourahamane Tiani, président de la République du Niger qui, renouvelant l’engagement commun à poursuivre et consolider cette « œuvre irréversible de construction de l’AES », a tenu à rappeler les enjeux et les défis qui obligent le peuple et les dirigeants de l’AES à se battre victorieusement pour leur dignité et leur développement.
D’ailleurs, dit-il, la décision de la création de l’AES, « nous l’avions prise, en toute responsabilité et en pleine connaissance des enjeux et défis qu’elle comporte ainsi que de toutes les conséquences qui y sont potentiellement attachées », a-t-il indiqué.
Ainsi, le général Tiani a souligné que cette session est plutôt l’occasion d’envisager collectivement les perspectives pour plus de progrès dans l’opérationnalisation de la confédération AES afin de répondre aux aspirations légitimes des populations. Pour lui, c’est « Un choix souverain, assumé dans l’intérêt supérieur de nos pays pour l’histoire et pour l’avenir ».
Après avoir réussi à booster hors du territoire confédéral toutes les forces « d’occupation et de prédation », le président Tiani a rassuré que désormais « aucun pays, aucune organisation internationale et aucun groupe d’intérêt ne décidera encore pour nos pays… Désormais, les décisions qui concernent nos peuples se prennent à Ouagadougou, à Bamako, à Niamey sur le territoire confédéral, par les autorités de la confédération et pour les citoyens de la confédération et nulle part ailleurs. »
Pour sa part, le président de la transition du Mali, le général d’Armée Assimi Goïta et président en exercice du collège des chefs d’État s’est dit honoré, au nom de l’ensemble du peuple malien, d’abriter cette session confédérale de l’AES.
À côté du bilan de sa présidence à la tête de la Confédération marqué par des acquis structurés dans plusieurs domaines, notamment : défense et sécurité, Diplomatie et Développement dont les dernières actions constituent l’inauguration de la Banque confédérale d’investissement et de la Télévision le 23 décembre 2025, le président Assimi Goïta a annoncé d’autres grands projets d’infrastructures à savoir : une compagnie aérienne, une autoroute transsaharienne et un chemin de fer interconfédéral.
Issa Djiguiba
