Lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies consacrée à la consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest, Issa Konfourou, Ambassadeur et Représentant Permanent du Mali auprès des Nations Unies, a porté la voix du Burkina Faso, du Mali et du Niger réunis au sein de la Confédération des États du Sahel (AES). Les trois pays ont réaffirmé leur détermination à lutter ensemble contre le terrorisme et à défendre la sécurité de leurs populations dans le respect de leur souveraineté.
La sécurité au Sahel s’impose aujourd’hui comme l’un des enjeux les plus pressants pour l’Afrique de l’Ouest et la communauté internationale. Lors de la réunion publique d’information du Conseil de sécurité des Nations Unies consacrée à la « Consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest », la Confédération des États du Sahel (AES), composée du Burkina Faso, du Mali et du Niger, a porté une voix ferme et déterminée. À travers l’intervention de Issa Konfourou, les trois pays ont rappelé que leur combat contre le terrorisme est avant tout une lutte pour la survie et la dignité de leurs populations.
Depuis plus d’une décennie, la région est confrontée à un terrorisme qualifié d’« imposé et soutenu par des sponsors étatiques étrangers ». Les conséquences sont dramatiques : assassinats, déplacements forcés, privations d’accès aux services sociaux essentiels. Les écoles et les centres de santé, symboles de l’avenir et de la résilience, sont régulièrement pris pour cibles. Plus récemment, les groupes armés, affaiblis par la résistance des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), ont adopté une stratégie de « terrorisme économique », visant les infrastructures civiles et les axes de ravitaillement, accentuant la vulnérabilité des populations.
Face à cette menace multiforme, les chefs d’État du Burkina Faso, du Mali et du Niger – le Capitaine Ibrahim Traoré, le Général Assimi Goïta et le Général Abdourahamane Tiani – ont décidé de franchir une étape historique en créant la Confédération AES, le 6 juillet 2025. Cette alliance, fondée sur la mutualisation des efforts en matière de défense, de diplomatie et de développement, incarne une réponse collective et structurée à l’insécurité. Les forces confédérales combattent désormais ensemble, « courageusement et sans relâche », contre des organisations qualifiées de criminelles et obscurantistes. Un hommage solennel a été rendu aux soldats tombés pour la sécurisation des territoires et des populations.
Issa Konfourou a insisté sur le caractère régional et international de la lutte contre le terrorisme. Si les trois États se disent ouverts à la coopération avec leurs voisins et partenaires, ils posent une condition claire : le respect de leur souveraineté et de leurs choix stratégiques. La relance de la coopération régionale passe, selon lui, par une reconstruction de la confiance entre États et une compréhension commune de la menace. Les représentants ont dénoncé les « ingérences extérieures hostiles » et les « sanctions illégales et inhumaines », plaidant pour une approche fondée sur le dialogue constructif et le partage de renseignements.
Sur le plan international, l’AES a souligné le rôle crucial du Conseil de sécurité et des mécanismes onusiens. Toutefois, les résolutions et déclarations sont jugées insuffisantes face à l’urgence sécuritaire. Les trois pays réclament des réponses « concrètes, rapides et adaptées » pour endiguer la menace. Le Mali, en particulier, a rappelé l’expérience non concluante de la MINUSMA, dont le mandat n’avait pas répondu aux besoins sécuritaires du pays.
La Confédération a également mis en lumière la nécessité de lutter contre le financement du terrorisme, notamment par le paiement de rançons, et a appelé à une mobilisation accrue des ressources pour les populations victimes. Le niveau actuel de l’aide humanitaire, estimé à seulement 14 % des besoins, est jugé alarmant. À cela s’ajoute un « terrorisme médiatique quotidien », alimenté par une presse accusée de relayer la propagande terroriste.
Enfin, un hommage a été rendu à toutes les victimes du terrorisme, civiles et militaires, sahéliennes et étrangères, avec une pensée particulière pour Mariam Cissé, récemment assassinée. La résilience des populations du Sahel a été saluée, et la détermination des États membres de l’AES à poursuivre la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent également réaffirmée.
À l’heure où la sécurité conditionne l’avenir du Sahel, l’AES entend se poser en acteur incontournable, porteur d’une stratégie collective et souveraine pour protéger ses peuples et ses territoires.
Ibrahim Kalifa Djitteye
