Les travaux de la 24e session ordinaire du Conseil d’Administration de l’Agence Nationale d’Assistance Médicale (ANAM) ont eu lieu, hier jeudi 20 novembre, au sein de la direction générale sise à l’ACI2000 de Bamako. Couplée avec la remise symbolique des cartes RAMED aux chauffeurs blessés lors des escortes des produits pétroliers, la cérémonie d’ouverture a été présidée par le médecin colonel-major Assa Badiallo Touré, ministre de la Santé et du Développement social. C’était sous la présence de son homologue du Travail, de la Fonction publique et du Dialogue social, Dr. Fassoum Coulibaly ; du directeur général de l’ANAM, M.Hameth Ben Hamane Traoré ; du secrétaire général du SYNACOR-Mali, M. Moussa Bakayoko…
Dans son discours, la ministre a précisé que l’assistance médicale ne saurait être réduite à un simple dispositif technique ou administratif. Elle doit plutôt incarner notre pacte républicain, fondé sur la solidarité, l’équité et le respect des droits fondamentaux. Au fil des années, s’est-elle réjouie, l’ANAM a su démontrer sa capacité d’adaptation, son sens de l’innovation et sa résilience face aux défis du terrain. « Cependant, nous devons aller plus loin. Il nous faut consolider les acquis, corriger les insuffisances, et anticiper les mutations sociales et sanitaires qui s’annoncent », a estimé la présidente de la séance, maintenant que cette 24e session doit poser les jalons d’une nouvelle étape, celle d’une gouvernance plus inclusive, d’une gestion plus transparente, et d’une mobilisation accrue des ressources internes et externes. Elle doit également renforcer les synergies entre les acteurs institutionnels, les collectivités territoriales, les partenaires techniques et financiers, et la société civile. Et de rappeler que le gouvernement a signé un protocole de prise en charge des chauffeurs et apprentis blessés à l’occasion des escortes du carburant dans le cadre du RAMED, en signe de reconnaissance de leurs efforts par la patrie. Ce qui élargit désormais la population cible de l’ANAM. Cette dernière joue un rôle central dans la mise en œuvre de la politique de protection sociale, visant à garantir l’accès aux soins pour chaque citoyen, indépendamment de sa condition sociale.
Des résultats atteints
Dans son discours, la ministre a rappelé que le budget 2025 de l’ANAM, équilibré en recettes et en dépenses à hauteur de 3 184 358 000 francs CFA, a permis la réalisation de 49 activités sur 90 programmées, soit un taux d’exécution de 54,44 %. Ce budget a été mobilisé à 74,21 %, dont 99,52 % par l’État, 37,71 % par les collectivités territoriales, et 23,67 % par les partenaires techniques et financiers, a souligné le médecin colonel-major. Ainsi, a-t-elle poursuivi, « grâce à ces efforts, nous avons pu atteindre des résultats significatifs : 99 376 nouveaux bénéficiaires immatriculés au RAMED, soit 19,87 % de la prévision annuelle ; 27 183 prises en charge médicales totales, soit 38,83 % de la cible annuelle ; 112 615 600 francs CFA mobilisés au titre des contributions des collectivités territoriales ». Ces chiffres, au-delà de leur valeur statistique, traduisent la volonté des acteurs et du gouvernement de bâtir un système de santé plus juste, plus accessible, et plus résilient. Également, dira la première responsable du département de tutelle, ces chiffres reflètent l’engagement des plus hautes autorités à construire un modèle de protection sociale inclusif et efficace.
Des défis à révéler
Mettant l’occasion à profit, elle a déploré certains défis persistants, notamment le retard dans la mise à disposition des ressources de l’État ; la faible mobilisation des contributions des collectivités territoriales ; le coût élevé de la prise en charge des blessés de conflits armés et de catastrophes ; le non-respect de la pyramide sanitaire par les bénéficiaires.
65 activités reparties en 7 axes stratégiques pour le plan de travail 2026
Pour relever ces défis, le plan de travail 2026 s’articulera autour de 65 activités, réparties sur 7 axes stratégiques : engagements institutionnels, immatriculation, prestations médicales, renforcement des capacités, développement du système d’information, gouvernance et communication. En conséquence, explique l’intervenante, ce plan sera soutenu par un budget prévisionnel de 3 526 840 000 francs CFA, soit une augmentation de 11 % par rapport à 2025. Ce budget sera constitué à 53 % par la subvention de l’État, à 23 % par les collectivités territoriales, et à 24 % par les partenaires techniques et financiers. Et la ministre d’inviter les participants de la 24e session à un examen rigoureux et constructif des documents soumis à leur appréciation. « Vos observations et recommandations sont essentielles pour affiner nos stratégies et surmonter les obstacles qui entravent notre action », a-t-elle conclu. L’un des moments forts de cette cérémonie reste la remise symbolique des cartes RAMED à six (6) chauffeurs blessés lors des escortes des produits pétroliers au Mali. Occasion mise à profit par le secrétaire général du Syndicat national des Chauffeurs et Conducteurs Routiers du Mali (SYNACOR-Mali), Moussa Bakayoko de solliciter à ce que la journée du 20 novembre soit désormais dédiée aux chauffeurs du pays.
Mamadou Diarra
