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Projet de nouvelle constitution : Le CDM en campagne de vulgarisation à Baguineda

Dans le cadre de la vulgarisation du projet de la nouvelle constitution du Mali, les responsables du collectif pour la défense des militaires (CDM) ont initié, le samedi 18 mars 2023, une conférence populaire à Baguineda, l’une des localités périphériques de Bamako, capitale du Mali. Occasion pour les initiateurs d’expliquer le contenu du document aux populations des 32 villages de Baguineda, et de recueillir leurs avis sur le sujet dominant du jour.

La conférence populaire s’est tenue sous la présidence de Soungalo Konaté, vice-président national du CDM, en compagnie de Mme Diawara, présidente nationale du collectif. C’était sous la présence d’Issiaka Dagnoko, imam de Baguineda, Abdrahamane Mahamane Touré, sous-préfet du lieu… D’entame de son propos, Mme Sacko Fatoumata Bintou Santtara, maire de Baguinéba a salué l’initiative des responsables du CDM. « Nous sommes très contents aujourd’hui, parce que presque tous les 32 villages de Baguineda sont présents à cette cérémonie. L’objectif de cette rencontre, dit-elle, c’est d’expliquer le contenu de ce projet de nouvelle constitution aux populations et permettre aux uns et aux autres de poser des questions afin que chacun puisse en savoir plus sur cette nouvelle constitution ». Puis d’annoncer que les 23 conseillers de la mairie de Baguineda ont voulu participer à cette rencontre, en vue de soutenir à la fois les autorités de la transition et l’initiative du CDM. Appelé à se prononcer, le représentant du chef de village de Baguineda Camp a plutôt invité les jeunes à se battre pour la défense du pays et de la transition. Parce que tout le monde comprend, de nos jours, les complots et manigances en cours contre le pays et la réussite des réformes enclenchées, a-t-il conclu. Pour sa part, Alioune Gueye, non moins membre du CNT a été, à cette occasion, coopté pour mieux expliquer la teneur du document aux populations des 32 villages. Ce dernier trouve que les militaires sont venus au pouvoir, en 2020, à la suite de nombreuses sorties et manifestations opérées par le M5-RFP. Le membre du CNT a rappelé que de nombreuses tentatives visant à réviser la constitution du 25 février 1992 ont été effectuées. Qu’il s’agisse du président Alpha Oumar Konaré, passant par son homologue Amadou Toumani Touré et Ibrahim Boubacar Keïta, ils ont tous essayé de réviser cette constitution en vain. La constitution de 1992 a été élaborée puis adoptée sous la transition. « De nos jours, ajoute Alioune, nous sommes dans une période de transition et estimons que c’est le moment propice pour avoir une nouvelle constitution ». A l’issue du Dialogue national inclusif, les Maliens ont recommandé cette révision constitutionnelle. Parmi les recommandations des Assises nationales de la refondation, a-t-il rappelé aux participants, figure la révision de la constitution de 1992. C’est l’ensemble des Maliens qui ont, estime le conférencier, manifesté cette volonté de réviser la constitution en vigueur. L’une des difficultés résidant dans cette révision est l’article 118 de la constitution de 1992. Cet article montre qu’on ne peut, en aucune manière, procédé à la révision constitutionnelle lorsqu’une partie du territoire est atteinte ou occupée en raison de l’insécurité. Ce projet de nouvelle constitution ne vise pas à réviser une partie de la constitution de 1992. Il consiste plutôt à doter du Mali d’une nouvelle constitution. « Nous ne voyons aucun article dans la constitution en vigueur qui montre qu’une nouvelle constitution ne peut pas être élaborée. Et les travaux en cours visent à doter du pays d’une nouvelle constitution », soutient Alioune. Puis de préciser que l’élaboration de cette nouvelle constitution a importé l’adhésion et la participation des partis politiques, les représentants des légitimités traditionnelles, ceux de la société civile, les représentants de la diaspora, ceux de la jeunesse… D’où cette précision : « Cette constitution a été rédigée par les Maliens. Elle comprend 14 titres, 17 chapitres et 191 articles. Le premier titre comporte deux chapitres et parle de nos droits et de nos devoirs. Le deuxième titre parle de l’Etat, voire de notre souveraineté. Le troisième titre de la nouvelle constitution, explique Alioune, met l’accent sur les rapports entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ». L’une des innovations majeures figurant dans la nouvelle constitution reste, selon lui, la création du sénat qui travaillera en tandem avec l’Assemblée nationale. S’y ajoutent la création de la cour des comptes qui n’existait pas au Mali, la défense de la cause des légitimités traditionnelles, la valorisation des langues nationales, l’interdiction du nomadisme politique. À ces réformes s’ajoutent d’autres changements majeurs, tels que le cas des Maliens établis à l’extérieur, la limitation des pouvoirs du Président de la République qui peut désormais être déchu sans passer par des violences…. « La nouvelle constitution fait de telle sorte que personne ne puisse être au-dessus de la loi. Elle définit clairement le principe du mariage ». Aussi, ajoute Alioune, elle indique clairement que seuls les citoyens détenteurs de la nationalité malienne peuvent être candidats pour l’élection de la présidence de la République du Mali.

Mamadou Diarra

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