Ousmane Almoudou, syndicaliste enseignant : « La pure des catastrophes pour le Mali, c’est de continuer avec cette fermeture successive des écoles »
À la veille de la reprise de l’année scolaire 2021-2022, les autorités transitoires ont, en raison de la pandémie du covid-19, repoussé les dates jusqu’au 25 de ce mois. En réaction à cet acte, le porte-parole de la synergie des syndicats signataires du 15 octobre 2016, Ousmane Almoudou, non moins président du SYNEFCT, a exprimé son désarroi.
« En fait, c’est compliqué. On vient de voir ces décisions qui reportent la rentrée scolaire jusqu’au 25 janvier. On devrait plutôt prendre des dispositions permettant de réunir des conditions. Des décisions qui permettent aux gens d’aller à l’école, » parce qu’il s’agit d’une maladie dont personne ne peut présager la fin, explique le syndicaliste. Apparemment mécontent du report de la date de reprise des cours, Ousmane Almoudou rappelle : « Il n’y a pas eu de cours en 2018, pareil pour 2019 et 2020. Et si on commence l’année scolaire 2021 avec les mêmes retards, cela veut dire simplement que c’est l’école malienne qui risque d’en pâtir. Cela risque d’en finir avec l’école ».
Pour le syndicaliste, la communauté éducative se retrouve, actuellement, face à un dilemme avec cette histoire de coronavirus et de rentrée scolaire. « C’est vraiment un dilemme dans lequel les autorités doivent pourtant choisir entre le droit à l’éducation qui permet aux gens d’aller à l’école, et le droit de protéger les gens », a-t-il dit, ajoutant ceci : « Et si nous(enseignants) devions choisir, nous demanderons aux autorités de réunir les conditions pour permettre aux gens d’aller à l’école en respectant les mesures barrières et la distanciation sociale ». Je dis cela parce que l’apprentissage est nécessaire, a-t-il dit. En évitant une crise sanitaire, ajoute le porte-parole, il est important qu’on évite une crise sociale à travers ces arrêts de cours successifs qui entravent les enfants du pays à étudier. Profitant de cette circonstance, il a par ailleurs montré que le « Mali Nouveau » passe par l’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants, voire la qualité du système éducatif.
Et de mettre l’occasion à profit en soulignant que la corporation syndicale n’est, pour l’instant, associée à aucune réforme structurelle allant dans le sens de l’éducation par le nouveau gouvernement du Mali. D’où ces expressions : « Je demande aux enseignants de se préparer sérieusement. Ceux qui peuvent acheter des denrées alimentaires pour les stocker doivent le faire ; ceux qui peuvent payer des locations en avance peuvent le faire. Parce que, annonce-t-il, notre réaction sera immédiate et totale, si on (les autorités) nous impose quoi que ce soit ».
Mamadou Diarra