Nouvelle Constitution : Les chances de la nouvelle commission
La nouvelle Commission chargée de finaliser l’avant-projet de Constitution doit rendre bientôt les résultats de ses 15 jours de travaux. En réalité, cette commission est une chance pour les Maliens afin d’aplanir les divergences de point de vue. Les Maliens sont opposés sur plusieurs sujets d’intérêt national que la future Constitution doit redresser. Il s’agit pour les membres de la commission de réfléchir sur les différentes propositions de solutions aux différentes réformes devant donner l’amour du pays aux citoyens.
La future Constitution prendra en compte les besoins du pays en termes de gouvernance, surtout en rapprochant ma Loi fondamentale des réalités du pays. Il ne s’agira pas d’une Constitution copiée sur le modèle français. Les Maliens se sont beaucoup exprimés sur la nécessité de promouvoir des valeurs ancrées dans le vécu des Maliens. Déjà, on sait que les questions liées à la famille tiennent à cœur à beaucoup de Maliens. Il est évident que l’homosexualité sera clairement écartée de la future Constitution qui doit définir le mariage comme une union entre un homme et une femme.
On sait que cette question a été à l’origine de nombreuses interprétations souvent en conduisant à des polémiques. La nouvelle Constitution sera aussi une source de satisfaction pour de nombreux Maliens qui entendent promouvoir les potentialités économiques de leurs zones de résidence. L’appropriation des ressources du pays par l’Etat est un souci partagé par les citoyens qui souhaitent que les Maliens aient une garantie juridique sur les ressources du pays. On tend vers une implication sérieuse de l’Etat dans la valorisation des richesses minières dont l’exploitation n’avait profité qu’à une poignée de personnes.
Le renforcement de la souveraineté économique est pris en compte dans la plupart des passages concernant la gouvernance économique. Ceux qui se battent pour que le Mali ait une politique monétaire ne seront pas déçus par la nouvelle Constitution. Les résultats des Assises nationales de la refondation étant la boussole des rédacteurs de la nouvelle Constitution, il est clair que les fondements de la souveraineté monétaire seront pris en compte dans la Loi fondamentale. La question est largement partagée par les citoyens qui s’expriment le plus souvent à travers des canaux de communication divers sur le sujet.
Un autre aspect important de la future Constitution est l’appropriation des sciences et de la culture à travers l’éducation. Tout semble être mis en œuvre pour que l’éducation soit inspirée des réalités culturelles du pays. L’acquisition des connaissances à bas âge sera actée par la valorisation des sciences dans l’apprentissage. Le milieu culturel des apprenants sera le moteur de la transmission des connaissances dans les langues que comprennent les enfants dans leur milieu de naissance comme en Asie et dans d’autres pays développés.
Cela passera aussi par l’officialisation des langues nationales du pays en complément du français ou d’autres langues étrangères. Il s’agira de reconnaître une grande place à nos langues locales dans la gouvernance et dans l’espace public. La plupart des Maliens sont sensibles à ce sujet qui fait couler beaucoup de salive et d’encre. Les groupes de pression qui se sont mis en place pour les recommandations des Assises nationales de la refondation relatives aux langues officielles trouveront de quoi se réjouir de la nouvelle Constitution.
Soumaïla Diarra