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Mali-Côte d’Ivoire : Le choix qui s’impose à la Cedeao

La Côte d’Ivoire a annoncé, dans un communiqué, la saisine de la commission de la Cedeao au sujet de ses 49 militaires. Pour sa part, le Mali a dénoncé l’attitude du gouvernement ivoirien qui se dédit, et a mis en garde la Cedeao. Face à cette situation, ce qui s’impose à l’organisation régionale, c’est la neutralité afin d’instaurer un dialogue aboutissant à la résolution amicale de la crise.

En réaction au communiqué du Conseil national de sécurité de la Côte d’Ivoire, le Gouvernement de Transition a exprimé tout son regret de la saisine de la Cedeao.  Il a rappelé que « les conditions illégales dans lesquelles ces forces étrangères, dont une trentaine des forces spéciales, sont arrivées au Mali en possession d’armes et de minutions de guerre, sans ordre de mission, ni autorisation, tout en dissimulant les identités et leurs professions réelles de militaires ainsi que l’objet précis de leur présence sur le sol malien ».

Dans son communiqué, la Côte d’Ivoire clame toujours son innocence. Pourtant, elle avait reconnu des manquements dans la procédure au Togo. « La Côte d’Ivoire déplore que des manquements et des incompréhensions aient été à l’origine de cet évènement fortement regrettable. La Côte d’Ivoire, soucieuse de maintenir des relations de bon voisinage avec le Mali, s’engage à respecter les procédures des Nations Unies, ainsi que les nouvelles règles et dispositions maliennes édictées relatives au déploiement des forces militaires au Mali ». Tels sont les propos du  ministre directeur de Cabinet du Président de la République de Côte d’Ivoire, Fidèle Sarassoro, rappelés par le gouvernement malien.

Pour le Mali, un « tel revirement grave de la part d’autorités étatiques ne visent qu’à manipuler et à entraver la manifestation de la vérité ». Aussi, le Mali nie l’accusation du gouvernement ivoirien selon laquelle les 49 militaires sont en otage.

Ainsi, le porte-parole du Gouvernement a rappelé que « c’est exclusivement en sa qualité de Président du Conseil supérieur de la magistrature que le colonel Assimi Goïta, Président de la Transition, chef de l’Etat, a indiqué à la partie ivoirienne la nécessité de considérer la situation de certains Maliens, objet de mandats d’arrêt internationaux ». Et le communiqué ajoute que « c’est cette attitude responsable du Président de la Transition qui a été malheureusement perçue par les autorités ivoiriennes comme une prise d’otages ».

Concernant la saisine de la Cedeao par la Côte d’Ivoire, le Mali reste ferme. Elle indique « qu’il n’est nullement concerné par cette procédure devant l’instance communautaire » et a ajouté que « l’affaire des 49 mercenaires ivoiriens est purement judiciaire et bilatérale. Il met en garde contre toute instrumentalisation de la Cedeao par les autorités ivoiriennes pour se soustraire de leur responsabilité vis-à-vis du Mali ».

Favoriser le dialogue

Face à la gravité de la situation, même saisie par la Côte d’Ivoire, la Cedeao se doit de garder la neutralité. Trancher en faveur de qui que ce soit créerait un malaise au sein de l’organisation commune. Une décision en faveur du Mali suscitera la colère de la Côte d’Ivoire et vis-versa. Ce qui s’impose à elle, c’est de travailler à favoriser le dialogue entre les deux camps pour aboutir à une solution à l’amiable. Si elle tranche en faveur de la Côte d’Ivoire pour les beaux yeux d’Alassane Ouattara, le Mali risque de quitter l’organisation, car beaucoup en demandent. « Si la Cedeao, sachant bien que le Mali n’a été que victime, tranche en faveur de la Côte d’Ivoire, il faut immédiatement quitter cette organisation injuste entre ses membres », a laissé entendre Moussa Diarra, un citoyen malien. Nombreux sont des Maliens qui partagent cette vision.

B. G

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