Concours des Auditeurs et des fonctionnaires du cadre de la surveillance et de l’éducation surveillée : Les 700 détenteurs de faux diplômes bientôt devant la Justice
Pour une énième fois, la problématique de faux diplômes refait surface dans le pays. En cette période où les uns et les autres se battent pour la promotion des bonnes habitudes conformément à l’esprit de Mali Kura, des citoyens ayant frauduleusement ou illégalement obtenu leurs diplômes se permettent de postuler aux différents concours. En la matière, plus de 700 faux diplômes ont pu être récemment décelés et confiés à la justice, en ce qui concerne le concours des auditeurs de justice et des fonctionnaires du cadre de la surveillance et de l’éducation surveillée.
Au total, ils sont plus de 700 postulants qu’avaient voulu participer aux deux concours sur la base des faux diplômes. Mais ils ont pu être détectés et retirés du lot grâce au dépouillement soigneusement mené par des commissions. Lesquelles ont été mises en place par le département de l’actuel ministre de la Justice et des Droits de l’homme, Mamoudou Kassogué, pour le recrutement des 100 Auditeurs de justice et des 150 fonctionnaires du cadre de la surveillance et de l’éducation surveillée. Suite aux travaux de dépouillement des deux concours, des faux diplômes estimés à plus de 700 ont pu être décelés et confiés à la justice. Dans une note d’information publiée le 27 octobre, le département du ministre Kassogué s’est exprimé sur le sujet. Le mercredi dernier, « le ministre de la Justice et des Droits de l’homme a informé le conseil des Ministres de l’organisation d’un concours de recrutement de 100 auditeurs de justice et de 150 fonctionnaires du cadre de la surveillance et de l’éducation surveillée, le 17 octobre 2022 ».Les commissions d’enregistrement et de dépouillement, mises en place, ont reçu 4201 dossiers de candidature pour le concours de recrutement des fonctionnaires du cadre de la surveillance et de l’éducation surveillée. Au total, indique-t-on, 8074 dossiers ont été reçus pour le concours des auditeurs de justice. S’y ajoutent 55 dossiers de Docteurs en droit pour le recrutement sur titre. Pour les auditeurs de justice, les dossiers de candidatures étaient repartis entre l’ordre judiciaire et l’ordre administratif. Ainsi, 5387 personnes avaient postulé pour l’ordre judiciaire. Quant au nombre de l’ordre administratif, poursuit-on dans la note d’information, les postulants étaient estimés à 2687 candidats. Les commissions de dépouillement ont rejeté 404 dossiers de candidatures pour le concours de recrutement des auditeurs de justice, soit environ 5%, et 1368 dossiers pour le concours de recrutement des fonctionnaires du cadre de la surveillance et de l’éducation surveillée, soit environ 32,56%.Ces rejets ont été faits pour diverses raisons. Parmi lesquelles figurent de non-conformité et de diplômes non-authentiques, explique-t-on.
Au titre de concours des auditeurs de justice de l’ordre judiciaire, 39 faux diplômes ont été recensés, ressort-on. Des dossiers qui, mentionne-t-on, seront transmis au Procureur de la République compétent pour suite à donner. Suite au dépouillement, 7573 candidats dont 5025 pour l’ordre judicaire et 2548 pour l’ordre administratif, en plus des 55 Docteurs ont été autorisés à participer au concours des Auditeurs de justice, tenu le samedi 29 et le dimanche 30 octobre dernier. Pour les fonctionnaires du cadre de la surveillance et de l’éducation surveillée, le dossier de candidatures retenu est de 2833 postulants. « Après vérification, 692 faux diplômes été décelés » parmi les dossiers des postulants pour le concours des fonctionnaires du cadre de la surveillance et de l’éducation surveillée. Ces dossiers feront également l’objet de saisine, lit-on dans la note d’information, du parquet pour l’ouverture d’une enquête. Ainsi, le nombre de faux diplômes dénombrés à l’occasion de ces deux concours est estimé à plus de 700.Ce qui insinue que le chemin du triomphe contre la falsification des documents et de l’injustice demeure encore long pour les acteurs chargés du volet. Pour l’instant, le monde attend la suite à donner dans cette affaire par la justice. Puisque les noms et les prénoms des détenteurs des faux diplômes semblent être connus, peut-on dire que chaque personne suspectée répondra de ses actes ?
Mamadou Diarra