Burkina : « France 24 » mise en demeure par le CSC
La chaine française d’information continue « France 24 » a été mise en demeure, le 7 février 2023, par le Conseil supérieur de la communication du Burkina Faso (CSC), pour avoir « injustement » attribué au gouvernement burkinabè, le terme « rebelles islamiques », en lieu et place de « groupes armés terroristes » qui avaient « enlevé une soixantaine de femmes en mi- janvier », dans le Nord du Burkina, a-t-on appris à travers une décision de l’institution.
Le correspondant de la chaine française a été auditionné le 24 janvier par le Conseil supérieur de la Communication du Burkina Faso. Suite à cela, l’autorité en charge de régulation de la Communication au Burkina Faso a décidé de mettre en demeure « France 24 ». La décision a été prise le mardi 7 février dernier, par le CSC.
« La Télévision « France 24 » diffusée principalement au Burkina Faso via les bouquets du distributeur de services audiovisuels « Canal+ », est mise en demeure de respecter les principes déontologiques notamment le respect de l’exactitude et de la vérité des faits », annonce le Conseil supérieur de la Communication.
Par ailleurs, l’institution prévient de suspendre la diffusion des programmes au Burkina Faso, « en cas de manquement similaire, conformément à l’article 46 de la loi organique n°015-2013/AN du 14 mai 2013, portant attributions, composition, organisation et fonctionnement du CSC et son modificatif n°004-2018/AN du 22 mars 2018, la télévision «France 24 » s’expose à des sanctions de degré supérieur notamment la suspension de la diffusion de ses programmes au Burkina Faso » note-t-on expressément.
En effet, France 24 avait annoncé sur bande filante que le rapt des 66 femmes, enlevées à Arbinda les 12 et 13 janvier puis libérées par l’armée burkinabè le 20 janvier, avait été le fait de « des rebelles islamistes ». Selon le régulateur des médias au Burkina, la chaine française avait attribué au Gouvernement l’information « inexacte » alors qu’aucun « passage du communiqué du Gouverneur de la Région du Sahel ne fait cas de cette terminologie Rebelles Islamiques », déclare le CSC.
« Qu’ainsi, la fausse qualification des auteurs de l’enlèvement et l’attribution de cette information inexacte au Gouvernement, en l’identifiant comme étant la source, dénotent d’un mauvais traitement de l’information par la télévision ‘’France 24’’ », souligne le régulateur des médias.
Pour rappel, le Burkina Faso a ordonné, le 3 décembre dernier, « la suspension immédiate et jusqu’à nouvel ordre » de Radio France internationale (RFI) ». Il est reproché notamment au média français d’avoir relayé un « message d’intimidation » attribué à un « chef terroriste », avait justifié le porte-parole du gouvernement burkinabé. La suspension de RFI au Burkina Faso est intervenue huit (8) mois après une décision similaire au Mali voisin qui est depuis 2021 en froid avec l’hexagone.
Par ailleurs, la relation entre le Burkina Faso et la France s’est dégradée depuis l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré à la tête du pays des hommes intègres le 30 septembre dernier. Le pouvoir du Burkina Faso, se rapproche depuis du Mali d’où la visite du président de la transition du Faso dès son installation en tant que chef de l’État et celle effectué récemment par le Premier ministre burkinabè, Me Appolinaire Joachim Kyelem de Tambela à Bamako.
Ibrahim Djitteye