Avancée prétendue de l’EIGS à Ménaka : Le démenti formel de la Dirpa
Dans le cadre de sa traditionnelle conférence de presse, la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa) a présenté le bilan des opérations de l’armée malienne courant le mois de septembre 2022. C’était hier 3 octobre 2022. On note : 73 terroristes neutralisés, 156 autres blessés et beaucoup de matériels récupérés ou détruits. Une occasion mise à profit par le patron de la Dirpa, colonel Souleymane Dembélé, pour édifier l’opinion publique sur la question de l’Eigs dans la région de Ménaka. « Jusqu’à preuve du contraire les FAMa ne voient pas l’Eigs sur le terrain », a-t-il indiqué.
« La situation sécuritaire du mois de septembre 2022 a été marquée par une accalmie sur tous les théâtres d’opération caractérisée par une diminution drastique des attaques directes ou indirectes des FAMa en statique ou en mouvement », s’est réjoui le patron de la Dirpa, colonel Souleymane Dembélé, lors de cette rencontre, tout en donnant le bilan détaillé de toutes les opérations menées par les Forces armées maliennes (FAMa) courant le mois de septembre 2022.
Du 1er au 30 septembre 2022, les opérations FAMa ont fait, dans les différents théâtres d’opérations au Mali, un bilan de 73 terroristes neutralisés, 156 autres blessés et beaucoup de matériels récupérés ou détruits. Un succès rendu possible, selon la Dirpa, grâce à la dynamique offensive entreprise par les FAMa depuis décembre 2021, à travers le plan Maliko et l’opération Kélétigui. Des opérations qui visent essentiellement à rechercher et détruire les terroristes et leurs sanctuaires partout au Mali.
En effet, les raids et les frappes aériennes de l’armée sur les points de regroupement, des plots logistiques et des circuits de ravitaillement des groupes terroristes ont réduit très considérablement leurs capacités de nuisance pendant le mois de septembre dernier.
Il faut noter que le récapitulatif des opérations aériennes fait état de 207 vols seulement le mois de septembre ; soit 91 vols appui feu ; 75 vols transport et 41 vols de reconnaissance.
Malgré les succès considérables que décrochent actuellement les FAMa dans la lutte contre le terrorisme, le directeur a appelé les populations à la vigilance. Il a insisté que cet état de fait ne doit aucunement occulter la menace terroriste qui règne. Sinon, selon lui, « nous pouvons aisément affirmer que ce qui a été fait de décembre 2021 à nos jours ne l’a pas été les 8 ou 9 ans qui ont précédé ». Mais avec la forte pression sur les terroristes au centre et nord du Mali, ils tentent désespérément, selon le col. Dembélé, de marquer leur existence à travers des actions au sud du pays. C’est le cas par exemple de l’embuscade contre le convoi du gouverneur de Kayes le 14 septembre à Gométrabougou, entre Toredo et Sébabougou, faisant 2 morts et 4 blessés (militaires); l’attaque contre une escorte FAMa le 22 septembre dans la même localité de Gométrabougou à Kayes, avec un bilan de 6 morts et 11 blessés (des militaires), et la tentative d’embuscade contre le convoi du gouverneur de Nara entre Nara et Mourdiah, le 30 septembre 2022.
Des actions qui prouvent à suffisance la persistance du phénomène de terrorisme au Mali malgré les actions d’envergure menées par l’armée. C’est pourquoi, le directeur a appelé la population à la vigilance et la collaboration, comme ce fut le cas suite à l’attaque contre le camp de Kati, où la collaboration de la population a permis d’interpeler beaucoup de complices.
Sur d’autres sujets qui étaient à l’ordre du jour, notamment ceux véhiculés par des médias occidentaux sur une prétendue affrontement entre les FAMa et les instructeurs russes, le directeur signe que ce sont des velléités d’intox et de désinformation en vue de jeter du discrédit sur la montée en puissance de l’armée malienne. De même, sur la fameuse question de l’Eigs dans la région de Ménaka : « C’est vrai on parle de l’Eigs, mais jusqu’à preuve du contraire les FAMa ne voient pas l’Eigs sur le terrain », a-t-il démenti.
Mais concernant l’incident avec des combattants du CSP, le directeur a précisé qu’il s’agissait d’une riposte contre une agression. « Nos forces ont été prises à partie quand on avait une force qui était en désengagement. Quand elles ont été prises à partie, elles ont réagi », a-t-indiqué, tout en précisant que des enquêtes sont en cours pour en déterminer les vraies circonstances.
Issa Djiguiba