Affaire de prêt fictif de 200 milliards au Mali : L’Apbef à court d’arguments
En fin de semaine dernière, des informations faisant état de la découverte de 200 milliards de crédits douteux dans une banque malienne a inondé les réseaux sociaux. Au lieu de confirmer ou infirmer cette information en toute responsabilité, l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Mali (Apbef) a fait un communiqué laconique, qui maintient encore davantage sa clientèle dans le flou. Comment une somme de 200 milliards de francs CFA peut-elle être décaissée dans l’inattention totale de l’établissement incriminé ?
Le Malikura dont la majorité des Maliens rêve n’entend pas se concrétiser de sitôt. Tout le monde a les yeux braqués au plus haut sommet de l’Etat, à tel point d’oublier nos propres responsabilités dans la construction de ce Mali nouveau. Il suffit juste que son intérêt personnel croise celui de la nation pour se rendre compte que personne ne porte le Mali comme il le prétend à longueur de journée. 200 milliards de prêts fictifs dans une banque malienne est l’information qui a coupé le sommeil au citoyen lambda la semaine dernière. Pas parce qu’il est auteur ou complice dans cette affaire, mais parce qu’il n’arrivait juste pas à comprendre comment cela est possible dans un pays où depuis près de 10 ans, s’offrir les trois repas quotidiens relève du parcourt du combattant pour le plus grand nombre de la population.
Pour le citoyen lambda oui, puisque l’on sait que la java à laquelle s’adonnent certaines figures connues reste toujours d’actualité.
Au lieu d’aider à démasquer ces personnes qui sont pour la plupart des délinquants financiers, l’Association professionnelle des banques et établissements financières du Mali (Apbef) se pointe en pompier, comme si elle cherchait à se sauver elle-même sa peau.
Donnant du coût la thèse de sa complicité, puisque l’on sait que 200 milliards de crédits douteux, cela n’est nullement possible dans un établissement financier sans des complicités au plus sommet. L’Apbef a certes tenté de rassurer, mais elle n’a rien dit de convainquent à part maintenir encore davantage sa clientèle et la population malienne en générale dans le flou et l’inquiétude.
Les têtes doivent tombées parce que nul ne doit enfreindre l’élan de la construction du Malikura emprunté par la conscience collective.
Si l’engagement des membres de l’Apbef pour le respect des règles prudentielles de la Bceao était sans reproche, cette situation n’allait nullement arriver.
Issa Djiguiba